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On dit des inondations au Pakistan qu’elles constituent l’un des plus gros désastres naturels de l’histoire récente. Mais comment le sait-on? Comment mesure-t-on un désastre?

Ces inondations ont débuté à la fin de juillet et ont pris de l’ampleur, sans interruption, pendant deux semaines. Déjà, rien qu’avec cette information, des Québécois ou des Français peuvent imaginer ce que cela signifie : tous ceux qui ont vécu au bord d’une rivière sortie de son lit pendant une nuit. Une seule nuit, et la rivière avait déjà envahi les rues et les sous-sols. Imaginez deux semaines... pendant lesquelles les flots continuent de monter.

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- À la mi-août, lorsque le satellite de la NASA a pris l’image ci-contre, la zone inondée couvrait la taille de l’Angleterre!

- En chiffres : 160 000 kilomètres carré sous l’eau. Ça a commencé au nord-ouest à la fin de juillet, et les eaux ont progressivement fait leur chemin jusqu’au sud-est à la mi-août. Le 24 août, des villages continuaient d’être évacués. En tout : le cinquième des terres pakistanaises sous l’eau.

- Les autorités parlent de dizaines de milliers de villes et villages inondés.

- C’est pour tout cela que, bien que le nombre de décès ne soit « que » de 1600, les organisations internationales parlent de 15 à 20 millions de personnes affectées.

L’eau n’a commencé à reculer que le 13 août dans certaines régions du nord (qui sont plus en altitude qu’au sud), mais la situation restera critique jusqu’au début de septembre. Pourquoi cela? Parce qu’on est, pour deux semaines encore, dans la saison de la mousson. Autrement dit, bien que les photos n’en donnent pas toujours l’impression... il continue de pleuvoir!

- Dans la province montagneuse du Nord, pendant la nuit du 6 au 7 août, le bureau météorologique indien a mesuré un sommet de 100 millimètres de pluie... à l’heure.

- L’Indus, la célèbre rivière qui serpente du nord au sud, est à présent à son niveau le plus élevé depuis qu’on a commencé à en prendre des relevés scientifiques, il y a 110 ans. Le 19 août, un représentant de l'UNICEF l'évaluait à 40 fois son volume normal.

- Pourtant, il y a un mois, dans le Sindh, la province du sud, l’Indus n’était qu’un ruisseau boueux et les fermiers commençaient à souffrir... de pénuries d’eau.

Aujourd’hui, les récoltes de l’ensemble du pays sont perdues, et il n’est pas sûr que ces fermiers pourront planter dès septembre, là où l’eau se sera retirée.

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