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Ça va décidément mal pour les amphibiens. Après les grenouilles, voici le tour des salamandres. Et dans la chaîne des responsabilités, l’humain n’est jamais bien loin.

Depuis un quart de siècle, un champignon fait des ravages chez plusieurs espèces de grenouilles, à travers le monde. C’est un autre champignon qui, cette fois, semble s’attaquer aux salamandres avec l’aide du commerce international d’animaux exotiques.

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Les salamandres d’Asie sont porteuses de l’infection (Batrachochytrium salamandrivorans) mais ne semblent pas en être affectées. Le problème, c’est que leurs cousines d’Europe en sont affectées, elles. L’Europe, où ces salamandres sont importées pour satisfaire à la demande pour un animal de compagnie «exotique». L’an dernier, des chercheurs européens ont conclu à un taux de mortalité de 96% aux Pays-Bas.

L’Amérique du Nord pourrait bien être la suivante sur la liste, lit-on dans une recherche publiée le 31 octobre dans Science . En laboratoire, des salamandres d’Amérique ont été testées: elles non plus ne sont pas résistantes au champignon. Bien qu’aucune infection n’ait été observée en Amérique, d’aucuns craignent que ce ne soit qu’une question de temps: un autre cousin, le triton chinois, a été importé par millions aux États-Unis.

C’est d’ailleurs l’expérience vécue avec l’autre champignon, celui qui s’attaque aux grenouilles (Batrachochytrium dendrobatidis) qui provoque cette inquiétude chez les biologistes. Bien qu’on ne connaisse pas ses origines, le fait que la contamination se soit répandue à travers le monde —conduisant à l’extinction de plusieurs espèces— pourrait également avoir pour cause le commerce mondial d’animaux.

La solution serait donc en théorie toute simple: interdire l’importation de ces animaux jusqu’à ce qu’on en sache plus. Plus largement, rédiger des lois exigeant que toute nouvelle espèce animale importée pour des animaleries exotiques soit testée pour d’éventuelles maladies tout aussi exotiques. Les propriétaires d’animaleries, de même que les millions d’Européens ou de Nord-Américains qui attendent leur salamandre asiatique ou leur triton venu d’ailleurs —sans parler de centaines d’autres espèces— vont hurler.

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