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En lice pour le titre le plus déprimant de l'année : les scientifiques contemplent la possibilité d’une guerre nucléaire.

En décembre dernier, lors d’un colloque à Santa Fe, Nouveau-Mexique, sur l’avenir des armes nucléaires, on avait demandé à l’ancien ministre de la Défense William J. Perry s’il considérait encore ces armes comme une menace, dans notre monde où l’affrontement entre deux superpuissances appartient au passé. Sa réponse avait refroidi l’assistance : « la possibilité d’une catastrophe est plus grande aujourd’hui qu’à toute autre époque depuis la crise des missiles de Cuba — ce moment où, en octobre 1962, les États-Unis et l’URSS avaient été à deux doigts de se déclarer la guerre.»  Et Perry faisait cette remarque avant l’intronisation de Trump et avant sa bravade contre la Corée du Nord.

Les experts se montrent inquiets : le contrôle des armes nucléaires était jadis réservé à une poignée de nations qui les surveillaient de près, alors que la perspective d’un terrorisme nucléaire n’est désormais plus à exclure. Quant aux experts américains, comme l’historien des sciences Peter Galison, de l’Université Harvard, ils s’inquiètent de l’actuelle dérive au Département d’État — leur ministère des Affaires étrangères — où l’expertise de longue date du « langage » des négociations internationales a été remplacée par des amis du président.

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