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En plus du réchauffement et de l’acidification, les récifs de corail doivent vivre avec une autre menace : le plastique. Une étude de 84 récifs occupant 25 sites dans trois océans a révélé la présence de plastique chez 77 d’entre eux. Mais la surprise est que plus le récif est profond, plus il y a du plastique.

Ce sont en effet les récifs situés à des profondeurs variant entre 30 et 150 mètres qui se révèlent être les plus « pollués ». Ces récifs sont appelés « mésophotiques » ou « crépusculaires », parce qu’à cette profondeur, ils ne sont plus que faiblement éclairés. Pour cette raison aussi, ils ont été beaucoup moins étudiés que ceux qui émergent à proximité de la surface.

L’étude est parue le 12 juillet dans la revue Nature.

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Le fait d’être  à cette profondeur implique aussi qu’ils sont plus loin des côtes, et pour cette raison —aurait-on pu imaginer— moins exposés aux déchets des humains. Or, près des trois quarts de ces résidus proviennent de la pêche : ce qu’on appelle dans le jargon du milieu les « engins fantômes », soit les cordes, bouées et filets perdus ou abandonnés par les pêcheurs commerciaux. Objets dont l’abondante présence avait déjà été notée en surface, par d’autres chercheurs, dans le fameux « vortex de déchets » du Pacifique nord.

C’était néanmoins « surprenant » de les observer pour la première fois en aussi grand nombre à ces plus grandes profondeurs, commente dans The Guardian l’un des co-auteurs de la nouvelle recherche, Luiz Rocha, spécialiste des coraux à l’Académie des sciences de Californie.

La zone la plus affectée serait dans l’archipel des Comores (océan Indien), avec une moyenne de 84 500 fragments par kilomètre carré. La moins affectée serait dans l’archipel des Îles Marshall (Pacifique sud) avec 580 fragments par kilomètre carré. Un « fragment » étant calculé lorsqu’il fait plus de 5 centimètres de côté. Les chercheurs évaluent que presque tous les écosystèmes analysés abritaient des objets faisant au moins cette taille, dont 88% en plastique.

Une recherche parue dans la revue Science en 2018 avait associé des déchets de plastique à des maladies dans le récif. La raison: ces débris privent une partie du corail de lumière ou d’oxygène, ou peuvent contenir des toxines —trois facteurs propices au développement de microbes. Selon cette recherche de 2018, la probabilité d’une maladie serait multipliée par 20 lorsque le corail abrite du plastique.

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