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D’importantes élections dans plusieurs pays dans les 15 prochains mois. Un recul des plateformes quant à leurs engagements à combattre la désinformation. Et l’intelligence artificielle. Avec ces trois ingrédients, l’année 2024 pourrait être celle de la tempête parfaite pour la désinformation, craignent une majorité d’experts de la question.

Selon une enquête effectuée en mai dernier auprès de 289 d’entre eux dans 54 pays, les deux tiers considèrent que « l’incapacité à rendre redevables les compagnies de médias sociaux » quant à leur inaction contre la désinformation et les propos haineux, va poser un problème encore plus sérieux. Autant Meta que Twitter (aujourd’hui X) ont en effet, dans la dernière année, réduit ou carrément supprimé leurs équipes dédiées à la « modération ». 

L’enquête a été menée par l’International Panel on the Information Environment (IPIE), un organisme à but non lucratif créé l’an dernier en Suisse. Les chercheurs choisis doivent avoir publié au moins un article révisé par les pairs sur un sujet pertinent à la problématique des nouvelles fausses ou trompeuses, que celles-ci aient été diffusées avec l’intention de nuire (désinformation) ou sans intention malveillante (mésinformation). 

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Plus de la moitié de ces chercheurs (54%) croient que la situation va se détériorer dans leurs pays respectifs. Un tiers ont pointé les compagnies de réseaux sociaux comme l’une des menaces les plus sérieuses à un dialogue, un autre tiers ont pointé les politiciens. Et pas uniquement ceux des régimes autoritaires: une des préoccupations est que des politiciens d’États plus démocratiques « empruntent » les stratégies de communication de ceux des régimes autoritaires.  

Près des trois quarts (72%) s’entendent sur l’importance d’une plus grande transparence des plateformes, c’est-à-dire un accès élargi à leurs données afin de pouvoir mieux évaluer les efforts de modération qui ont du succès —ou non.

Ce manque de transparence des plateformes (Twitter était une rare exception pour les chercheurs, avant son acquisition par Elon Musk) a souvent été pointé du doigt ces dernières années comme un obstacle à une meilleure compréhension de cet écosystème de la désinformation. Cet accès élargi aux données pourrait s’avérer plus urgent encore alors que l’intelligence artificielle risque d’entraîner une multiplication des informations fausses ou trompeuses.  

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