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L’écart entre l’espérance de vie des hommes et des femmes a-t-il rétréci un peu partout dans le monde à cause de la diminution de la consommation de tabac et d’alcool?

Historiquement, les hommes ont toujours eu une espérance de vie légèrement moins élevée que les femmes. Cet écart a subsisté tout au long du dernier siècle, alors même que l’espérance de vie de la population en général augmentait. 

Une équipe sous la direction de l’économiste David Atance, de l’Université d’Alcalá, en Espagne, s’est attelée à la tâche de comparer les taux de mortalité de 194 pays, de 1990 à 2010. En les regroupant en cinq catégories, de ceux dont l’espérance de vie est la plus élevée (comme l’Australie et le Japon) jusqu’à ceux où elle est la plus basse (comme le Rwanda et l’Ouganda), ils ont remarqué que partout, l’écart entre hommes et femmes rétrécissait. Et ce, même dans les groupes de pays où la croissance de l’espérance de vie avait été la plus forte pendant ces 20 années. Ce qui revient à dire que dans des pays comme le Rwanda et l’Ouganda, l’augmentation générale de l’espérance de vie était principalement due à un rattrapage des hommes : ceux-ci étaient passés de 30,9 ans en 1990 à 45,2 ans en 2010, tandis que les femmes étaient passées de 50,4 à 51,3 ans. 

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Dans le groupe des pays les plus riches, l’écart hommes-femmes, en faveur de ces dernières, était passé de 4,84 ans en 1990 à 4,77 ans en 2010. Les chercheurs prédisent qu’il sera de 3,4 ans en 2030.

Certes, l’amélioration des soins médicaux, en particulier dans les pays en voie de développement, explique la croissance générale de l’espérance de vie, mais elle ne peut expliquer à elle seule ce que les chercheurs appellent une « convergence » des deux sexes. Ils rappellent qu’en moyenne, les décès liés au tabac et à l’alcool affectent de façon disproportionnée les hommes, ce qui pourrait être le facteur discriminant. 

D’autres indices tendent aussi dans cette direction, comme la remontée soudaine du taux de mortalité chez les hommes dans l’ancienne Union soviétique, après la chute de ce régime. 

La COVID pourrait par contre fausser les données du début des années 2020, puisqu’on a constaté qu’elle avait amené, dans plusieurs pays, une légère baisse de l’espérance de vie en 2020, qui s’est résorbée dans la plupart des cas en 2021 (les États-Unis étant une exception). 

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