L’antechinus est un petit marsupial qui ne vit qu’en Australie. Il ressemble à une souris de 8 à 12 cm de long. Et son mode de reproduction ne se limite pas à perdre du sommeil: le mâle cesse de s’alimenter au printemps —ce qui lui laisse encore plus de temps pour chercher une partenaire, mais n’arrange pas les choses pour sa bonne forme physique. En plus du fait qu’il doive souvent affronter d’autres prétendants en duel. À la longue, il perd son poil et son rythme cardiaque s’accélère. Son espérance de vie est d’environ un an, ce qui ne lui laisse qu’une seule occasion pour transmettre ses gènes. 

Ce n’est pas le seul cas dans la nature où le mâle a une seule chance de se reproduire avant de mourir (le terme savant est sémelparité). Mais perdre trois heures de sommeil par nuit a de quoi étonner, écrivent des chercheurs de l’Université de Melbourne dans un article paru le 25 janvier dans la revue Current Biology. 

Parmi les recherches menées depuis une décennie sur cette étrange reproduction, d’autres biologistes avaient observé que la période pendant laquelle la femelle est fertile semblait coïncider avec la période d’abondance d’insectes dont l’antechinus se nourrit. Ce qui revient à dire que la saison d’accouplement raccourcit quand la période « d’abondance » des insectes raccourcit. La femelle a besoin de davantage d’énergie pour porter les petits et pour les nourrir. 

Ce qui met encore plus de pression sur le mâle, spécialement lorsqu’il y a des concurrents à proximité. C’est d’ailleurs dans ces combats qu’il dépense beaucoup d’énergie —qu’il ne récupère pas en raison de ses nuits trop courtes. 

Quand il arrive à ses fins toutefois —ou plutôt, lorsqu’il y arrive— il ne fait pas les choses à moitié: un accouplement peut durer jusqu’à 12 heures, selon des observations publiées en 2006… Ce qui pourrait être une autre façon de s’assurer qu’il transmettra ses gènes.