« En théorie » veut dire que son anatomie le lui permettrait. Le fait qu’il n’accomplisse pas souvent cet exploit suggère que lui-même sent peut-être qu’il atteint ses limites. Mais chose certaine, à partir des squelettes de huit hiboux appartenant à cinq espèces différentes, deux chercheurs viennent de démontrer qu’il peut faire un tour complet. À condition d’y aller en deux étapes: d’abord, faire pivoter certaines des articulations du cou, ce qui permet de faire tourner la tête de 126 degrés; ensuite, « tordre » la colonne vertébrale pour lui donner une apparence, écrivent les chercheurs, d’escalier en colimaçon. 

Ce ne serait vraiment pas une stratégie à conseiller aux humains, mais il semble que dans le cas de l’oiseau, ça n’endommagerait pas ses os, ses ligaments ou ses muscles. La recherche est parue récemment dans le Journal of Morphology. 

Quant à savoir si ça fait mal, c’est une autre histoire. Il est en fait possible que ce soit la raison pour laquelle on n’observe pas ce comportement dans la nature, commente dans le New Scientist un expert en anatomie des hiboux. Si cette recherche semble démontrer que rien, dans les os ou les ligaments, n’empêche un 360 degrés, la manoeuvre aurait quand même de quoi étirer les nerfs, suffisamment pour laisser l’oiseau endolori et incapable de s’envoler pendant un certain temps. Ce qui ne serait pas souhaitable pour partir à la chasse. 

Il faut se rappeler que la capacité à tourner la tête de 270 degrés (contre un maximum de 180 pour les humains) est utile pour repérer une proie sans que celle-ci ne réalise qu’elle a été repérée, puisque l’oiseau reste bien droit sur sa branche.