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La deuxième rencontre du Club de lecture de l'UPop Montréal aura lieu ce soir 19h à la librairie Le port de tête (voir le 1er lien ci-dessous). Il sera question du livre Des bonobos et des hommes, de Deni Béchard, paru aux Éditions Écosociété (voir le 2e lien ci-dessous pour la page que consacre l’éditeur au livre).

L’animateur, Frédéric Legris, nous propose de réfléchir avec lui sur ce que peuvent nous apprendre les bonobos sur nous-mêmes. Est-il possible, par exemple, que la fréquentation des bonobos nous permette d’envisager d’autres possibilités d’organisations sociales qui seraient plus harmonieuses pour nous? On pense ici au caractère matriarcal des sociétés de bonobos, nous qui vivons dans le patriarcat depuis des lustres. Et le fait que ce soit les seuls grands singes qui ne tuent pas leurs congénères pourrait, c’est le moins que l’on puisse dire, peut-être susciter l’intérêt de notre espèce guerrière à tendance génocidaire...

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Ayant encore deux conférences à donner cette semaine, vous m’excuserez de ne vous donner, dans la suite de ce billet, qu’une liste de liens brièvement commentés sur ces fascinants cousins que sont les bonobos.

En commençant par cette brève entrevue vidéo avec Deni Béchard (3e lien ci-dessous) qui donne la saveur de son livre, à la fois essai scientifique, carnet de voyage et plaidoyer pour des ONG de conservation de la nature enracinées dans la culture locale et non parachutées des pays riches.

Autre entrevue avec Béchard, radio celle-là et plus consistante, que vous retrouverez en suivant le 4e lien ci-dessous. Béchard y résume ainsi l’origine de son projet :

« Au départ, je m'intéressais surtout à la question de la forêt tropicale et des changements climatiques. Mais quand j'ai commencé à faire des recherches sur les bonobos, ça m'a complètement bouleversé. Je me suis demandé comment c'était possible qu'on connaisse aussi mal cet animal, ce cousin qui vit mieux que nous. Et qu'on soit en train de le tuer »
Une amie, Hélène Trocme-Fabre dont il a déjà été question ici , me rappelle aussi que Jean-Didier Vincent a publié en 1993 un livre savoureux sur les bonobos, Celui qui parlait presque (5e lien ci-dessous). Avec le style, l’humour et l’érudition qu’on lui connait, Jean-Didier Vincent nous offre une défense de la raison matérialiste avec la complicité bien involontaire de Diderot et de son célèbre personnage de Dagobert, un singe bonobo…

Plus récemment, le primatologue Frans de Waal publiait en 2014 The bonobo and the Atheist, traduit en 2015 sous le titre Le bonobo, Dieu et nous (voir les 6e et 7e lien ci-dessous). De Waal y défend avec moult exemples puisés chez nos cousins primates l’idée que l’origine de la morale ne se trouverait ni dans la religion ni dans la raison, mais bien dans les émotions naturelles que l’on retrouve déjà chez des primates comme les bonobos.

Ce qui rejoint tout à fait une étude publiée le 5 novembre dernier dans la revue Current Biology qui montre que les enfants non religieux sont plus altruistes que ceux élevés dans une famille de croyants. Je terminerai en citant un extrait d’un article du journal Le Monde présentant cette étude (8 e lien ci-dessous), extrait assez édifiant sur la conception de la moralité aux États-Unis :

« Les chercheurs réunis par Jean Decety concluent en effet que leurs observations « remettent en question le fait que la religion serait vitale pour le développement moral, et appuient l’idée que la sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté humaine – en fait, elle fera tout le contraire ». Un manifeste politique, inhabituel dans une revue de biologie. Jean Decety y tient, notamment du fait qu’aux États-Unis, où ce Français naturalisé américain est installé depuis 14 ans, il est impossible à quiconque se déclarant non croyant d’espérer accéder à de hautes fonctions, notamment électives, « car il serait suspecté d’être immoral, voire amoral ».
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