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Le maïs est une plante qui, à travers des croisements et de l’agriculture intensive, a  considérablement accru son rendement dans le 20e siècle nord-américain. Mais il y a un prix à payer: cette plante est devenue plus vulnérable aux températures plus chaudes et plus sèches qui s’annoncent.

Par la force des choses, au cours de ce dernier siècle, les agriculteurs ont petit à petit sélectionné les plants qui étaient idéalement constitués pour donner le meilleur rendement dans des conditions précises qui étaient les leurs. Mais ces conditions sont de moins en moins là, au point où les dernières projections font état d’une baisse de rendement qui, dans le scénario du pire, atteindrait jusqu’à 50% en 2100.

Ceux qui se sont livrés à cette projection ont fouillé dans les données de plusieurs concours de croissance du maïs tenus entre 1934 et 2014 dans quatre États du centre des États-Unis et ayant impliqué plus de 4700 variétés différentes. Ils cherchaient à trouver des variants qui seraient génétiquement plus résistants à un climat plus chaud.

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Ce qu’ils ont trouvé :à la fin de la période étudiée, les variétés de maïs largement utilisées dans les champs étaient devenues plus tolérantes aux températures « modérément élevées » (entre 32 et 34 C) mais beaucoup moins tolérantes qu’avant aux grandes chaleurs (plus de 38 C). Dans leur article, paru le 6 juillet dans la revue PLoS Genetics, les cinq chercheurs de l’université d’État de l’Iowa appellent ça un « compromis génétique »: gagner un peu de tolérance d’un côté implique apparemment d’en perdre un peu de l’autre.

Le fait que le maïs s’adapte différemment aux chaleurs fortes et modérées montre que l’amplitude exacte du réchauffement « va faire une très grande différence », commente dans le New Scientist Ethan Butler, de l’Université du Minnesota, qui n’a pas participé à la recherche.

Il sera certes possible de trouver de nouvelles variétés capables de soutenir des températures plus élevées. Mais pour les trouver, il faudra du temps, et il faudra une connaissance plus précise de ce que seront les conditions climatiques du centre du continent dans 20 ans, 40 ans ou 80 ans.

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