La plus évidente des solutions est de réduire notre consommation de tout ce qui est « plastique à usage unique » : bouteilles d’eau, pailles, assiettes et ustensiles jetables, etc. Avec des nuances : un sac en coton pour remplacer des sacs en plastique, c’est très bien, mais il faudra apparemment l’utiliser 131 fois avant que son empreinte carbone ne soit inférieure à celle des sacs jetables.
Suivant la même logique, réduire la quantité d’emballages qu’on achète est relativement facile, surtout si on se rend au supermarché pour une famille plutôt qu’une seule personne : acheter de plus gros contenants plutôt que des pots à usage unique (comme le yogourt), éviter les produits doublement emballés, éviter les plateaux de nourriture en plastique noir, qui peuvent tromper les détecteurs dans les usines de recyclage, et encourager les compagnies qui ont fait de réels efforts vers un emballage plus « vert ».
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Mais par-dessus tout, sensibiliser. Parce qu’au bout du compte, écrit la journaliste Aisling Irwin (reportage réservé aux abonnés), toutes ces pistes ne valent pas grand-chose tant que la majorité de la population continue de peu s’en soucier. Surtout dans les pays riches, comme en témoigne la gigantesque quantité de bouteilles de plastique qui n’aboutissent même pas dans les bacs de recyclage, mais vont directement à la poubelle.
Par ailleurs :
- Cinq pays d’Asie — la Chine, l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam — contribuent à eux seuls à 55 ou 60 % des déchets de plastique qui finissent leur vie dans les océans, selon une estimation publiée en 2015 par l’organisme environnemental Ocean Conservancy.
- Et 90 % des déchets qui sont arrivés dans les océans par l’intermédiaire d’un cours d’eau proviennent de seulement 10 cours d’eau dans le monde. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle l’idée de « nettoyer les océans » de leurs déchets de plastique est critiquée par autant d’experts comme un gaspillage de ressources, qui ne réglera pas le problème à la source.
- Aux États-Unis, sur 33,3 millions de tonnes de déchets de plastique produits en 2016, les trois quarts se seraient retrouvés dans les sites d’enfouissement plutôt que de recyclage. Meilleure performance dans l’Union européenne, où « seulement » 27 % des 27 millions de tonnes de plastique auraient fini leur vie à la décharge.
Le problème central derrière ce gaspillage est que le plastique est un matériau incroyablement utile. « Si le plastique n’existait pas, quelqu’un devrait l’inventer. » Utile, parce que polyvalent : il devient tantôt un jouet pour enfants, tantôt une bouteille à usage unique, tantôt un sac compostable, parce que tout dépendant des composés chimiques qu’on lui ajoute, sa densité et sa durée de vie peuvent varier considérablement… pour le meilleur et pour le pire. C’est bien là la raison pour laquelle il est si difficile de convaincre le consommateur moyen de s’en passer, conclut le New Scientist. « Le gros défi avec les plastiques n’est pas la technologie. C’est le comportement humain. »