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semaine du 17 mars 2003



Le retour de la panique de Hong Kong

Une alerte médicale planétaire. Une maladie dont on ne connaît pas le nom, mais qui est partie d'Asie. Des décès suspects au Canada et au Vietnam, des malades tout aussi suspects en Allemagne: le scénario rêvé pour un thriller médical.

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En temps normal, neuf morts et 170 cas, ce serait une épidémie dont les médias auraient à peine parlé. Après tout, Ebola, une maladie par ailleurs diablement terrifiante, a fait davantage de dégâts. Mais Ebola est cantonné à une petite poignée de pays, tous voisins les uns des autres. Le mystérieux mal, lui, s'est en quelques jours éparpillé dans plusieurs pays séparés par des milliers de kilomètres. Bienvenue au village global.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait surgir le problème dans l'actualité occidentale dimanche, 16 mars, en confirmant que deux décès survenus il y a quelques semaines au Canada, à l'Hôpital Mont Sinaï de Toronto, étaient bel et bien attribuables à cette mystérieuse maladie. Il s'agissait, selon des rapports non confirmés, d'une mère et de son enfant de 30 ans rentrés de Hong Kong. Mais l'alerte avait en fait été lancée par l'OMS dès le mercredi précédent, 12 mars: une alerte "globale", par laquelle les autorités médicales de tous les pays avaient été prévenues d'une "forme hautement contagieuse" de pneumonie en Extrême-Orient. Et là-bas, on en parlait depuis le début de la semaine, depuis qu'avaient commencé à se multiplier ces cas à Hong Kong: un hôpital de là-bas avait été mis en quarantaine dès mardi.

"Forme hautement contagieuse de pneumonie". Ou, de son nom désormais officiel, syndrome de détresse respiratoire aiguë (Severe Acute Respiratory Syndrome). C'est à la fois beaucoup et très peu. Beaucoup, parce que cela permet de savoir qu'il s'agit d'un virus, et qu'il affecte les voies respiratoires. Peu, parce que d'un point de vue médical, un tel nom signifie qu'on ne sait absolument rien sur les caractéristiques de ce virus, et sur la façon dont il se transmet.

Déjà, les autorités médicales canadiennes ont retracé sept membres de la famille de la mère et de l'enfant qui ont eux aussi été contaminés, et essaient de retrouver toute personne qui aurait été en contact avec eux. Au Vietnam, c'est une infirmière qui est décédée dimanche, et pas moins de 40 "travailleurs de la santé" qui ont été infectés, ce qui ne rassure pas le personnel médical. Vingt cas ont été signalés à Singapour, et on en était dimanche à plus de 50 à Hong Kong. Des cas non confirmés ont été signalés à Taïwan, en Indonésie et aux Philippines. Le cas allemand est un médecin qui avait traité un patient à Singapour. Un autre cas a été confirmé en Grande-Bretagne lundi. Mais en Chine, que plusieurs présument être le foyer de l'épidémie, les autorités médicales sont très avares d'informations.

"Est-ce que cela pourrait être lié à l'étrange épidémie de pneumonie qui (le mois dernier) a affecté 300 personnes et en a tué cinq à Guangzhou?", questionne le Andrew Burd, chirurgien de Hong Kong, dans une entrevue accordée vendredi à la BBC. C'est désormais l'hypothèse la plus probable, au point où on commençait, lundi 17 mars, à ajouter ces 300 cas au total général: ce qui donnerait désormais 470 personnes infectées.

"Les gens ne répondent pas aux antibiotiques ou aux antiviraux", expliquait aux journalistes le porte-parole de l'OMS, Dick Thompson. En revanche, le ministère de la Santé de Hong Kong annonçait le 17 mars que certains des malades réagissaient favorablement "à une combinaison d'antiviraux et de stéroïdes".

En fait, ce qui a conduit l'OMS à déclencher cette alerte mondiale -un phénomène rare, les alertes de l'OMS étant généralement régionales ou nationales- c'est le fait que le virus se soit répandu aussi vite, ailleurs sur la planète. Au contraire de la grippe de Hong Kong qui, il y a cinq ans (voir ce texte), avait déclenché une panique irraisonnée -parce que le virus était non seulement bien identifié, mais de surcroît, bien cantonné à la région de Hong Kong- ce microbe-ci semble avoir une période de sommeil de plusieurs jours, ce qui lui donne le temps d'accompagner une personne chez elle, avant de se répandre vers les autres membres de la famille... ou le personnel médical.

Des microbiologistes du monde entier sont en ce moment même penchés sur leurs microscopes, occupés à décoder la cause de ce mal. Aucune trace de la souche d'influenza H5N1, responsable de la grippe de Hong Kong d'il y a cinq ans, n'a pour l'instant été détectée dans les échantillons prélevés sur les malades, ce qui conduit ces experts à croire qu'ils ont affaire à une souche mutante d'un virus déjà connu.

 

 

 


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