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semaine du 6 juin 2005



La victoire des cellules-souches

Les cellules-souches sont en train de remporter l'ultime bataille qui leur assure un accès complet à une recherche scientifique sans entraves: la bataille politique. Le vote en leur faveur là où on ne l'attendait plus –au Congrès américain– ouvre la porte à des millions de dollars de financement. Ne leur reste qu'à répondre aux immenses attentes...

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George W. Bush a dû en faire une syncope: pas moins de 50 élus républicains l'ont défié, en votant le 24 mai pour un projet de loi qui autoriserait l'injection de financement fédéral dans la recherche sur les cellules-souches. La résolution est passée sur le plancher de la Chambre des représentants par 238 votes contre 194 et sera donc envoyée au Sénat pour devenir loi.

Ses partisans affirment avoir assez d'appuis au Sénat. Certes, encore faudra-t-il, ensuite, que le président n'y appose pas son veto. Mais la pression de l'opinion publique, de certains Etats, dont la Californie, et à présent de son propre parti, met de plus en plus de cartes dans le jeu des partisans des cellules-souches.

Rappel: une cellule-souche est une cellule qui ne s'est pas encore spécialisée (au contraire des cellules cardiaques, pulmonaires, celles de la peau, du sang, etc.). Bien qu'on en trouve chez les adultes, les plus prometteuses sont celles des embryons, quelques jours après la rencontre du spermatozoïde et de l'ovule, alors que l'embryon n'est encore qu'un amas d'une centaine de cellules.

Or, depuis près d'une décennie que les cellules-souches ont surgi dans l'actualité, elles ne peuvent être financées, aux Etats-Unis, que par le secteur privé: les subventions fédérales ne peuvent être accordées à des recherches sur l'embryon.

Une position qui se défendait à l'époque où le mot "cellule-souche" n'était employé que par une poignée d'initiés. Mais au fil des ans, alors que leur potentiel médical est devenu de plus en plus intéressant, le débat a pris une teinte plus acrimonieuse: on ignore toujours s'il serait vraiment possible de cultiver en éprouvette des cellules-souches pour leur "ordonner" de se transformer en poumon, en rein, en peau. Mais pour le savoir, il faut mener des recherches, et sans les fonds fédéraux, ces recherches sont singulièrement limitées.

Pour arriver un jour, peut-être, à fabriquer soi-même des cellules-souches en laboratoire, il faut en effet commencer par comprendre ce qui se passe au niveau moléculaire quand une cellule-souche devient autre chose. Ce genre de recherche prend du temps, et l'entreprise privée n'aime pas les recherches qui prennent beaucoup de temps et dont les résultats sont par trop incertains.

Lire aussi:

Californie - Les cellules-souches narguent Bush (4.11.2004)

Et les pieds-de-nez se multiplient dans d'autres États (3.2.2005)

*****************

Ne dites pas clonage, dites... (2.9.2004)

Débat: quel espace reste-t-il aux cellules-souches (14.8.2001)

Les cellules-souches: pas 60, George, mais 25 (10.9.2001)

Le débat a vraiment pris une allure bizarre au cours du premier mandat du président républicain George W. Bush, lorsque celui-ci a déclaré que les seules recherches autorisées le seraient sur les lignées de cellules-souches déjà existantes dans le monde. Un peu comme si l'astronomie avait jadis décidé qu'elle ne se concentrerait plus que sur les étoiles déjà connues.

De bizarre, le débat est devenu intenable: le 9 août 2001, l'administration Bush avait mentionné le chiffre de 70 lignées de cellules-souches. Ce total est passé, après vérification, à... 22! Et l'an dernier, des scientifiques ont établi que beaucoup de ces lignées avaient été contaminées en laboratoire par des cellules animales.

Le débat ne pouvait que rebondir, tôt ou tard, à Washington. Mais on ne l'attendait pas aussi tôt et surtout, les scientifiques ne s'attendaient pas à ce qu'autant de républicains retournent leur veste. Un intense lobbying de dernière minute a eu un impact. Mais le récent clonage des Sud-Coréens a lui aussi eu son effet: il démontre l'avance que ce pays est en train de prendre dans ce secteur de la recherche. Pour le meilleur et pour le pire.

Pascal Lapointe

 

 

En manchette la semaine dernière:
Grippe du poulet: la menace fantôme

A lire également cette semaine:
Lignes à haute tension et cancer

La courte vie d'une nouvelle en ligne

Biodiversité: encore des mauvaises nouvelles

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