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semaine du 15 août 2005



Génome du riz: la défaite du privé

La patience finit par payer. Trois ans après le décodage, par deux compagnies privées, du génome du riz, un consortium public achève à son tour son travail. Avec beaucoup plus de détails et en clouant le bec à ceux qui prétendaient ne pas pouvoir rendre ces informations accessibles à tous.

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Il y a trois ans, le débat faisait rage: d'un côté, des compagnies privées qui s'étaient lancées dans le décodage de plusieurs génomes –ou l'avaient même complété, comme le génome humain, dès 2000– et en gardaient jalousement les données les plus intéressantes. De l'autre, ceux qui criaient au viol du patrimoine naturel, voire à l'irresponsabilité, s'il devait s'avérer que certaines de ces données génétiques ne renferment des promesses de médicaments.

Depuis, le chef de file de ces compagnies privées, Celera Genomics, a baissé les bras: il s'est retiré de la course, avouant qu'en fin de compte, le secteur n'était pas aussi lucratif qu'il l'aurait souhaité. Sous la pression, de plus en plus de séquences génétiques "brevetées" ont été rendues publiques. Et les autres décodages, ceux qui étaient financés par les contribuables, ont, eux, poursuivi leur petit bonhomme de chemin.

Ainsi, avec trois ans d'avance sur l'horaire prévu, le consortium international du génome du riz vient de publier le séquençage du génome du plant de riz –qui constitue 30% du régime alimentaire mondial de la planète, selon les Nations Unies, devant le blé (19%) et le maïs (5%). La longue liste de données est parue dans la dernière édition de la revue britannique Nature.

Mieux encore, la méthode choisie pourrait devenir la norme pour les futurs décodages: bien que l'équipe internationale (10 pays) ait choisi une procédure qui prenait davantage de temps que celle recommandée à l'époque par le secteur privé, elle est arrivée à des résultats beaucoup plus complets. Par conséquent, assure-t-on, ces résultats seront beaucoup plus susceptibles de servir aux biologistes qui rêvent de créer des plants de riz plus résistants aux maladies –donc, assurant un meilleur rendement, à l'heure où la population mondiale s'achemine vers les 7 milliards.

A voir aussi sur ce sujet:

Le riz est-il un secret d'État? (8 avril 2002)

Le génome qui se mange (29 janvier 2001)

 

Le site officiel du Projet international de séquençage du génome du riz

 

Le Projet international de séquençage du génome du riz avait même craint, en 2002, que les gouvernements n'interrompent leur financement, après le succès proclamé par les deux consortiums privés: ceux-ci avaient en effet publié une "carte" du génome du riz, jugée à l'époque assez complète.

L'importance du riz comme aliment a manifestement fait pencher la balance en faveur de la poursuite du projet international. Mais aussi le fait que les technologies employées pourront servir pour les autres céréales: non seulement le riz est-il génétiquement cousin du blé et du maïs, mais en plus, son génome est plus dense, avec "seulement" 400 millions de paires de base, contre un étonnant 3,2 milliards pour le maïs. En d'autres termes, le riz était plus "facile" à décoder que ne le sera le maïs (dont le décodage est en cours)...

Par ailleurs, témoignage d'un certain échec du secteur privé dans son désir de breveter les gènes, même la compagnie suisse Syngenta, l'une des responsables des décodages privés de 2002, a fini par rendre publique ses données.

Mais le Japon, à lui seul, a aussi joué un rôle déterminant dans cette histoire: son gouvernement, l'un des 10 membres du consortium, a dépensé depuis 1998 quelque 100 millions$ pour séquencer 55% du génome du riz.

La moitié des autres pays participants sont en Asie, un fait assez exceptionnel dans cette vaste entreprise de décodage des génomes depuis les années 1990: la Chine, l'Inde, la Thaïlande, Taïwan et la Corée du Sud. Les autres sont les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Brésil.

Pascal Lapointe

 

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