Un parent sur six bouderait les devoirs et autres leçons. En fait, 17 % des parents d’élèves s’accordent pour dire que l’on devrait supprimer les devoirs au primaire. Les devoirs durent trop longtemps et il y en a trop, soutiennent même la plupart des parents de familles non traditionnelles.

« Cette pratique pédagogique fait régulièrement l’objet d’une polémique dans les tribunes publiques », relève Rollande Deslandes, chercheuse du Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) et responsable d’un colloque sur la collaboration école-famille-communauté liée aux apprentissages des élèves. Ce colloque s'est tenu plus tôt cette semaine dans le cadre du congrès annuel de l'ACFAS à Trois-Rivières.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

La professeure de la faculté des sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières dirige depuis 2004 une équipe de recherche qui s’intéresse, sur une base longitudinale, aux croyances et aux attitudes des élèves, de leurs parents et des enseignants à l’égard des devoirs et leçons.

Du côté des élèves, 65 % de ceux au primaire avouent aimer un peu et plus les devoirs. Par contre, 72 % des élèves au secondaire affirment ne pas les aimer ou être indifférents. Ces derniers soutiennent aussi que les devoirs « enlèvent du temps personnel et ne contribuent pas à leur faire aimer l'école.»

Majoritairement d’accords

Que les élèves ne se fassent pas trop d’illusions, la majorité des parents s’avouent favorables à cette pratique pédagogique : 87 % pour ceux des enfants au primaire et 83 % des parents d’élèves au secondaire, comme le rapporte Rollande Deslandes.

Plus d’un parent sur trois aimerait toutefois être secondé quand vient l’heure d’ouvrir l’agenda sur la table de la cuisine. 37 % des parents seraient d’accord avec la proposition d’aide aux devoirs élaborée par le – précédent — ministre Fournier. Les familles non traditionnelles – recomposées ou monoparentales — et les parents d’élèves en difficulté seraient ceux qui en bénéficieraient le plus.

Pourtant, ce sont celles qui adoptent une attitude plus négative envers les devoirs et leçons, remettant en question leur utilité. « Ces parents trouvent souvent que les devoirs sont trop nombreux et durent trop longtemps. Ils recherchent des solutions à la fois efficientes et rapides pour parvenir à compléter la tâche », relève la chercheuse.

Sans surprise, plus l’attitude des parents s’avère positive face aux devoirs et leçons, plus ceux-ci prennent leur rôle de soutien scolaire au sérieux. Un atout dans le cartable de l’enfant.

Je donne