Agence Science-Presse - Un record d’ensoleillement, des températures douces (quatre degrés au-dessus des normales) et de faibles précipitations. Le mois de novembre montréalais s’est particulièrement fait beau cette année. Et pourtant, le smog s’est aussi fait plus présent. Du smog en novembre, est-ce nouveau comme phénomène?

Selon Louis Drouin, responsable du secteur Environnement urbain et santé à la Direction de santé publique de Montréal, du smog en novembre, ça s’est déjà vu. « Sa présence est attribuable surtout au transport, à la pollution émise par les bâtiments qui chauffent au mazout et au gaz naturel et à la pollution provenant des Grands Lacs.» Le chauffage au bois n’était pas encore en cause en raison des températures douces.

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Ce qui est nouveau, ce sont les avertissements de smog, entendus dans les médias, en dehors de la saison estivale. Cela est attribuable au programme de smog hivernal en vigueur depuis deux ans. «Ce programme, mis en place par Environnement Canada, permet de prédire 24 heures à l’avance le niveau de smog qu’il y aura, du 2 novembre au 15 avril, affirme M. Drouin. Il est essentiel puisque 80 % des épisodes de smog surviennent l’hiver [le smog, l’été, est principalement causé par un autre phénomène, soit l’ozone de surface, attribuable en grande partie aux polluants émis par les véhicules moteur], et ce, en raison des 85 000 appareils de combustion au bois présents dans les résidences de l’île. Ces foyers émettent des quantités importantes de petites particules et causent cette pollution.» Rappelons que l’hiver dernier, il y a eu 47 journées où le smog dépassait les limites permises sur l’île de Montréal.

Or, le smog est la cause de plusieurs problèmes de santé. Il contribue à diminuer le bon fonctionnement du système respiratoire, il est le déclencheur de crises d'asthme et il est la cause de la hausse du nombre de décès liés à des problèmes cardiovasculaires ou respiratoires.

Selon Environnement Canada, les poêles à bois comptent pour 47 % des émissions de particules fines au Québec, les autres sources majeures étant les industries (36 %) et les transports (17 %). Un poêle à bois ordinaire émet autant de particules fines en neuf heures qu'un poêle certifié EPA (Environmental Protection Agency) ou CSA (Canadian Standard Association) fonctionnant pendant 60 heures ou qu'une voiture intermédiaire parcourant 18 000 km.

Avec 85 000 appareils de combustion de bois toujours en fonction sur l’île de Montréal, le smog risque donc d’être encore très présent cet hiver. Et ce, malgré l’adoption, en avril dernier, d’un règlement par la Ville de Montréal qui interdit l’installation d’appareils de combustion au bois dans les résidences neuves. «La solution viendra du retrait progressif de ces appareils des résidences, grâce à des incitatifs», affirme M. Drouin.

Les propriétaires, intéressés à délaisser leur polluant appareil, peuvent toutefois se tourner vers des technologies plus propres. On pense au poêle à gaz, au poêle à granules de bois (qui transforme 80 % du combustible en chaleur et émet moins de particules fines) ou aux poêles et foyers électriques.

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