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Avec sept de ses huit pays membres qui ont décidé de boycotter le Conseil de l’Arctique —le huitième pays étant la Russie— ce sont plusieurs projets lancés ces dernières années qui se retrouvent sur la sellette.

Au moins deux d’entre eux s’attaquent au problème croissant des feux de forêt et des feux de brousse, qui se sont intensifiés autant dans le Nord canadien qu’en Sibérie. Le projet Arctic Fire a ainsi pour but de cartographier les régions brûlées chaque année afin d’évaluer les impacts sur les écosystèmes et les communautés, et éventuellement prévoir les zones à risque. Et le projet Circumpolar Wildland Fire vise quant à lui à mieux coordonner la réaction des diverses communautés à travers ces immenses territoires.

En plus de constituer une menace pour les habitants, pour la faune et pour la flore, ces feux ont envoyé ces dernières années une quantité record de CO2 dans l’atmosphère, parce qu’ils brûlent des régions de tourbières, riches en carbone. Leur intensité pourrait aussi accélérer la fonte du pergélisol —soit autant de mauvaises nouvelles sur le front climatique.

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En annonçant le 3 mars ce boycottage des réunions du Conseil de l’Arctique, les sept pays —Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège et Suède— n’ont pas mis de date limite, évoquant seulement la violation des « principes de souveraineté et d’intégrité territoriale » que soutient le Conseil.

Le mandat premier du Conseil de l’Arctique est de « préserver des relations pacifiques et stables » entre les pays et les communautés autochtones entourant le cercle polaire. Son travail a souvent été cité en exemple comme un « modèle » de coopération entre les nations, en particulier sur le plan environnemental, qui fut sa première raison d’être: le premier traité ayant conduit vers ce Conseil s’appelait la Stratégie pour la protection de l’environnement arctique. ll a été signé en 1991, alors qu’on sortait à peine de la Guerre froide.

Six associations autochtones ont par ailleurs le statut de « participants permanents », dont le Conseil circumpolaire inuit.

Le 9 mars, le premier ministre du territoire du Nunavut, Pauloosie Jamesie Akeeagok, dans le Nord-Ouest canadien, a exprimé sa solidarité avec le peuple ukrainien en ouvrant la nouvelle session du parlement. Il a également fait un lien entre l’invasion de l’Ukraine et les investissements russes croissants dans le Grand Nord, disant craindre que cette « agression » ne se répercute dans les affaires arctiques.

Dans la dernière décennie, les urgences environnementales se sont multipliées, alors qu’on découvrait que ces régions nordiques se réchauffent beaucoup plus vite que le reste de la planète et que la fonte des glaces ouvrait la porte à une exploitation des ressources naturelles de la région, incluant le pétrole.

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