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Une méduse a démontré des capacités d’apprentissage étonnantes. D’autant plus étonnantes que cet animal n’a pas de cerveau.

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Ou du moins, pas de cerveau comme on l’entend communément. Elles se déplacent grâce à un réseau de neurones réparti dans leur corps, mais sans « matière grise » centrale. 

Or, cela n’a pas empêché 12 représentantes d’une espèce appelée cuboméduse ou méduse-boîte des Caraïbes (Tripedalia cystophora), d’apprendre à éviter un piège. Dans une recherche parue le 22 septembre dans Current Biology, des chercheurs du Danemark et d’Allemagne décrivent une expérience réalisée dans un aquarium: ils ont peint les parois pour imiter l’environnement de racines de végétaux (appelée une mangrove) familier à ces animaux, mais avec une illusion d’optique qui faisait paraître les racines plus loin qu’elles ne l’étaient en réalité. Au début, les méduses se frappaient contre les parois; après quelques minutes, elles avaient appris à les éviter. 

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Les chercheurs rappellent que ces méduses possèdent quatre organes visuels répartis autour de leur corps, chacun possédant six capteurs. Pour un total, en quelque sorte, de 24 « yeux ». Les biologistes qui ont, dans le passé, tenté de comprendre le fonctionnement de ce « système nerveux sans cerveau », ont émis comme hypothèse que ces organes visuels remplaçaient le cerveau en envoyant au reste du corps les informations nécessaires pour éviter les obstacles —des informations dont une méduse a certainement besoin, dans un environnement où, à proximité des rivages, les racines forment des obstacles qui diffèrent d’un endroit à l’autre. 

Les méduses ne sont pas seules dans le monde animal: les hydres, les escargots et les étoiles de mer, entre autres, n’ont pas non plus de cerveaux. Comprendre comment ils fonctionnent permettrait peut-être de comprendre comment nos neurones ont évolué, depuis que ces espèces et nos ancêtres ont divergé, il y a des centaines de millions d’années. Un être humain a beau être très différent d’une méduse, il est possible que ce soit exactement de la même façon que, dans les neurones, un apprentissage « s’encode », de même qu’une émotion ou un souvenir. 

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