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Sommes-nous dans une nouvelle ère géologique, appelée anthropocène, caractérisée par l’empreinte laissée par l’humain ? Après des années à en débattre, c’est en 2024 que les experts pourraient trancher. 

En juillet 2023, le Groupe de travail sur l’anthropocène (en anglais, AWG), formé par l’Union internationale des sciences géologiques, avait désigné le lac Crawford, en Ontario, comme étant le site présentant les meilleures preuves géologiques recherchées. En particulier les traces de plutonium, retombées des premières bombes atomiques.

Officiellement, nous sommes toujours dans l’holocène, une époque géologique qui commence avec la fin de la dernière ère glaciaire, il y a un peu moins de 12 000 ans. Mais depuis le 20e siècle, et tout particulièrement la deuxième moitié du 20e siècle, l’humain a transformé comme jamais auparavant la planète —au point où, même si l’espèce humaine devait disparaître demain matin, des géologues extraterrestres pourraient, à des millions d’années dans le futur, déceler encore sept types de traces de son passage (radiations, carburants fossiles, nouveaux matériaux, etc.). 

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Mais désigner une nouvelle ère géologique ne se fait pas du jour au lendemain, spécialement pour des experts habitués à jongler avec des périodes de temps qui dépassent de très loin nos plus anciennes civilisations. C’est pourquoi l’idée même du mot « anthropocène » —un mot popularisé par le météorologue néerlandais Paul Crutzen en 2000— a mis du temps à s’imposer et que même après s’être imposé, les géologues ont continué de débattre (et débattent encore) de la date qui devrait marquer symboliquement son « début » (1950, 1900 ou plus tôt encore?), ou des lieux qui serviraient de jalon.

En octobre dernier, l’AWG soumettait officiellement sa recommandation à la sous-commission sur la stratigraphie quaternaire de l’Union internationale des géologues (IUGS). Si elle l’accepte, la recommandation doit alors être votée par la Commission internationale de stratigraphie, puis par l’IUGS, ce qui pourrait être fait en août 2024. 

Mais qu’elle soit acceptée ou non, le débat ne s’arrêtera pas là. Même les experts mécontents du choix du lac Crawford conviennent que l’empreinte humaine dépasse tout ce qu’ils peuvent observer quand ils remontent dans le temps. Ils ont juste du mal à s’entendre sur le « moment » ou sur le type de trace qui reflète le mieux les perturbations et les dommages qu’une certaine espèce animale a infligés à sa planète en un si court laps de temps.  

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