Semaine du 11 septembre 2000

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Gel ou dégel


S
i vous aviez besoin d'une preuve de plus que la Terre se réchauffe, la voici. Le gel des lacs et rivières, depuis 150 ans, est de plus en plus tardif, et le dégel survient de plus en plus tôt.

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Et cette tendance semble très nette, aussi bien en Amérique du Nord qu'au Japon.

Une équipe internationale de chercheurs, qui publie dans la dernière édition de la revue Science, s'est penchée autant sur les archives de journaux que sur les documents des compagnies de transport ou des autorités religieuses locales, pour obtenir ces dates de gel et de débâcles sur 26 lacs et rivières, entrer le tout dans un ordinateur et en ressortir avec cette tendance nette. Les archives, qui ne portent que sur l'hémisphère Nord, proviennent entre autres de la Russie, du Canada ou de la Finlande. Selon John Magnuson, de l'Université du Wisconsin à Madison, il s'agirait de la démonstration la plus solide qu'un réchauffement frappe bel et bien notre planète depuis 150 ans, plus solide encore que toutes les données climatologiques ou végétales récoltées jusqu'ici.

Entre le début et la fin de la période étudiée, soit de 1846 à 1995, le gel se produit en moyenne 8,7 jours plus tard, tandis que le dégel arrive 9,8 jours plus tôt. Presque toutes les années retenues (38 sur 39) sont révélatrices d'un réchauffement.

Le Dr Magnuson admet que ceci ne permet pas de démontrer la responsabilité des gaz à effet de serre, d'autant plus que d'autres données, non publiées, sembleraient dire que le réchauffement aurait commencé avant 1846. Mais la tendance qui se dégage de ces statistiques correspond aux modèles déjà publiés par d'autres chercheurs sur les effets des gaz à effet de serre.

Cette étude s'inscrit dans un plus vaste projet visant à construire une banque de données des périodes de gel et de dégel sur les lacs et rivières, à travers le monde : dans certains cas, grâce aux autorités locales, des données extrêmement riches, et rarement exploitées par les scientifiques, sont disponibles. Ainsi, le lac Suwa, au Japon, est le fruit d'observations menées scrupuleusement depuis 1443, par les membres de la religion shintoïste -parce qu'ils croyaient que ce lac était le lieu de rencontres de plusieurs dieux. Des documents sur le lac Constance, aux limites de l'Allemagne et de la Suisse, remontent même jusqu'au IXe siècle -là aussi grâce aux autorités religieuses locales, qui devaient faire traverser une statue de la Vierge chaque année sur la glace.

 

Chaude maladie

Ce n'est pas tout. Si ça se réchauffe, ce n'est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les agriculteurs ou pour les villes côtières qui risquent d'être inondées (la fonte des calottes glaciaires fera monter le niveau des mers). C'est une très bonne nouvelle pour certaines maladies tropicales, qui vont trouver le moyen de progresser vers le Nord.

C'est le cas du choléra, mais peut-être moins de la malaria, dont un nouveau modèle informatique sur la transmission future de cette maladie suggère que les pays du Nord demeureront "relativement" protégés. David J. Rogers et Sarah E. Randolph, de l'Université Oxford, reprochent aux études précédentes, qui prévoyaient des risques accrus de malaria en Europe et en Amérique, de s'être uniquement basées sur les hausses de température, et de ne pas avoir tenu compte des taux de précipitations ou d'humidité, facteurs qui affectent la croissance du parasite. En conséquence, écrivent-ils dans Science, même un réchauffement dramatique de la planète ne modifierait pas énormément le territoire d'action de la malaria.

Par contre, le choléra est une autre paire de manches. Une autre étude, également parue dans Science, démontre que cette maladie semble très sensible aux variations climatiques, au point où ses avancées et reculs au Bangladesh varient au même rythme que les oscillations du climat causées par El Nino. Sans pouvoir expliquer pourquoi, l'équipe internationale derrière cette étude suggère que la "dynamique" de la maladie pourrait être liée aux changements qui se produisent au niveau des courants atmosphériques, lesquels peuvent peut-être suffire à faire prospérer le parasite. Tout ceci reste au niveau des hypothèses, mais le lien entre la croissance de la maladie et les changements climatiques, lui, est indéniable.

Le monde est beaucoup plus petit qu'il en a l'air...

 

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