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semaine du 28 avril 2003



Le SRAS est là pour rester

D'un côté, des experts qui prétendent que la pneumonie atypique, le fameux SRAS, est en régression. De l'autre, des paniqués qui évoquent la grippe espagnole qui a tué plus de 20 millions de personnes. Entre les deux, une certitude: quel que soit le sort de ce virus, aussi bien s'y habituer tout de suite: il est avec nous pour rester.

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C'est que des virus ou des bactéries, ça peut être combattu, mais ça ne disparaît pratiquement jamais. A titre d'exemple, la peste est en bonne partie une maladie du passé, et une personne qui en est atteinte va à coup sûr guérir, si elle est soignée à temps. Mais la maladie n'a pas disparu, et la bactérie qui en est la cause partagera peut-être cette planète avec nous jusqu'à la fin des temps.

Et ainsi du SRAS.

Certes, on a appris de ce virus en un temps record, au point où même les médecins en sont étonnés (voir ce texte). Des microbiologistes ont décodé son bagage génétique, d'autres perfectionnent un test de dépistage. Il y aura peut-être dans quelques mois ou quelques années, un vaccin. Mais le rêve de faire complètement disparaître le SRAS relève de l'utopie.

Pourquoi cela? Parce que c'est un virus d'origine animale.

"Si vous avez un réservoir animal, à moins d'éradiquer le virus dans l'animal, vous ne pouvez pas l'éradiquer", explique au New York Times le Dr Frederick C. Robbins, virologiste (spécialiste des virus) à l'Université Case Western Reserve.

A ce jour, une seule maladie infectieuse a été rayée de la surface de la Terre: la variole. Et encore a-t-il fallu y mettre le prix, à travers une campagne massive et mondiale de vaccination, qui s'est étendue sur près d'un quart de siècle. La prochaine sur la liste pourrait être la polio, qui a elle aussi fait l'objet d'une campagne de vaccination mondiale, lancée en 1988 par l'Organisation mondiale de la santé. Mais cette campagne, qu'on espérait avoir complété en 2000 (voir ce texte) bat de l'aile depuis plusieurs années, en particulier en Afrique. Bien que le nombre de cas ait chuté de 350 000 par année en 1988 à 3500 aujourd'hui, ces derniers sont encore éparpillés dans 20 pays. Avec pour résultat que le virus pourrait bien avoir le temps de subir une mutation, qui le rendrait imperméable au vaccin, et tout serait alors à recommencer (voir ce texte).

Si on arrive à éradiquer la polio, l'objectif suivant pourrait être la rougeole. Ou la tuberculose. Et tous deux seront des adversaires encore plus difficiles que la polio, qui est elle-même plus difficile que la variole (notamment parce que la polio, au contraire de la variole, ne se détecte pas à l'oeil nu).

Et encore: variole, polio, rougeole, tuberculose, seraient toutes plus faciles à éradiquer que le SRAS, parce que ce sont des microbes propres à l'être humain, alors que le SRAS, lui, tire son origine d'un animal. Vacciner toutes les volailles du monde à leur naissance serait en effet quelque peu ambitieux...

La bonne nouvelle à propos du SRAS, selon le Dr Kathryn V. Holmes, microbiologiste à l'Université du Colorado et experte mondiale en coronavirus –cette famille de virus à laquelle appartient le SRAS– c'est que ce type de virus subit très peu de mutations. Autrement dit, si on trouve un traitement, il devrait demeurer efficace très longtemps.

En attendant, il y a les mesures de protection élémentaires. Contrairement à ce que laissent suggérer les rapports alarmistes, l'épidémie est en régression dans plusieurs points chauds. Les mises en quarantaine, les avis aux voyageurs, la circulation de l'information en un temps record, ont eu un impact: au Vietnam par exemple, l'OMS a confirmé que l'épidémie était sous contrôle. A Hong Kong et dans le sud de la Chine, cette province du Guangdong où tout a commencé en novembre dernier, les efforts semblent porter fruit, selon l'expert britannique en épidémiologie Peter Harvey, qui rentre de là-bas.

Reste le cas de la Chine. Trois facteurs se conjuguent pour que le nombre de morts continue d'augmenter à une vitesse impossible à prédire: d'abord, le fait que la maladie ait été prise au sérieux beaucoup trop tard (voir ce texte); ensuite, les déplacements nombreux de populations qui ont eu cours entre novembre et aujourd'hui, qui ont dû faciliter la dispersion du virus; et enfin, le fait que ces déplacements se soient souvent effectués des grandes villes du sud vers les régions rurales du nord ou de l'est –là où les services de santé sont moins bien équipés.

"Si la maladie devient endémique dans des régions rurales dotées de services médicaux plus pauvres, vous pourriez vous retrouver avec un problème à basse échelle, mais chronique –avec des épidémies réapparaissant encore et encore", explique le Dr Peter Harvey. Un de ses collègues, Roy Anderson, du Collège impérial de Londres, s'inquiète également d'un tel scénario, et de la perspective que le virus se répande dans des régions hautement peuplées de l'Inde ou très pauvrement équipées de l'Afrique.

Ceci dit, même un tel scénario n'aurait rien à voir avec la grippe espagnole. "Nous n'aurons pas, prédit Roy Anderson, une épidémie mondiale de SRAS. Je crois que (le virus) va se comporter un peu comme la fièvre de Lhassa: des résurgences ici et là qui tuent des gens. Mais la fièvre de Lhassa n'a jamais menacé de s'attaquer à la planète."

 

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