C'est
que
des
virus
ou
des
bactéries,
ça
peut
être
combattu,
mais
ça
ne
disparaît
pratiquement
jamais.
A
titre
d'exemple,
la
peste
est
en
bonne
partie
une
maladie
du
passé,
et
une
personne
qui
en
est
atteinte
va
à
coup
sûr
guérir,
si
elle
est
soignée
à
temps.
Mais
la
maladie
n'a
pas
disparu,
et
la
bactérie
qui
en
est
la
cause
partagera
peut-être
cette
planète
avec
nous
jusqu'à
la
fin
des
temps.
Et
ainsi
du
SRAS.
Certes,
on
a
appris
de
ce
virus
en
un
temps
record,
au
point
où
même
les
médecins
en
sont
étonnés
(voir
ce
texte).
Des
microbiologistes
ont
décodé
son
bagage
génétique,
d'autres
perfectionnent
un
test
de
dépistage.
Il
y
aura
peut-être
dans
quelques
mois
ou
quelques
années,
un
vaccin.
Mais
le
rêve
de
faire
complètement
disparaître
le
SRAS
relève
de
l'utopie.
Pourquoi
cela?
Parce
que
c'est
un
virus
d'origine
animale.
"Si
vous
avez
un
réservoir
animal,
à
moins
d'éradiquer
le
virus
dans
l'animal,
vous
ne
pouvez
pas
l'éradiquer",
explique
au
New
York
Times
le
Dr
Frederick
C.
Robbins,
virologiste
(spécialiste
des
virus)
à
l'Université
Case
Western
Reserve.
A
ce
jour,
une
seule
maladie
infectieuse
a
été
rayée
de
la
surface
de
la
Terre:
la
variole.
Et
encore
a-t-il
fallu
y
mettre
le
prix,
à
travers
une
campagne
massive
et
mondiale
de
vaccination,
qui
s'est
étendue
sur
près
d'un
quart
de
siècle.
La
prochaine
sur
la
liste
pourrait
être
la
polio,
qui
a
elle
aussi
fait
l'objet
d'une
campagne
de
vaccination
mondiale,
lancée
en
1988
par
l'Organisation
mondiale
de
la
santé.
Mais
cette
campagne,
qu'on
espérait
avoir
complété
en
2000
(voir
ce
texte)
bat
de
l'aile
depuis
plusieurs
années,
en
particulier
en
Afrique.
Bien
que
le
nombre
de
cas
ait
chuté
de
350
000
par
année
en
1988
à
3500
aujourd'hui,
ces
derniers
sont
encore
éparpillés
dans
20
pays.
Avec
pour
résultat
que
le
virus
pourrait
bien
avoir
le
temps
de
subir
une
mutation,
qui
le
rendrait
imperméable
au
vaccin,
et
tout
serait
alors
à
recommencer
(voir
ce
texte).
Si
on
arrive
à
éradiquer
la
polio,
l'objectif
suivant
pourrait
être
la
rougeole.
Ou
la
tuberculose.
Et
tous
deux
seront
des
adversaires
encore
plus
difficiles
que
la
polio,
qui
est
elle-même
plus
difficile
que
la
variole
(notamment
parce
que
la
polio,
au
contraire
de
la
variole,
ne
se
détecte
pas
à
l'oeil
nu).
Et
encore:
variole,
polio,
rougeole,
tuberculose,
seraient
toutes
plus
faciles
à
éradiquer
que
le
SRAS,
parce
que
ce
sont
des
microbes
propres
à
l'être
humain,
alors
que
le
SRAS,
lui,
tire
son
origine
d'un
animal.
Vacciner
toutes
les
volailles
du
monde
à
leur
naissance
serait
en
effet
quelque
peu
ambitieux...
La
bonne
nouvelle
à
propos
du
SRAS,
selon
le
Dr
Kathryn
V.
Holmes,
microbiologiste
à
l'Université
du
Colorado
et
experte
mondiale
en
coronavirus
cette
famille
de
virus
à
laquelle
appartient
le
SRAS
c'est
que
ce
type
de
virus
subit
très
peu
de
mutations.
Autrement
dit,
si
on
trouve
un
traitement,
il
devrait
demeurer
efficace
très
longtemps.
En
attendant,
il
y
a
les
mesures
de
protection
élémentaires.
Contrairement
à
ce
que
laissent
suggérer
les
rapports
alarmistes,
l'épidémie
est
en
régression
dans
plusieurs
points
chauds.
Les
mises
en
quarantaine,
les
avis
aux
voyageurs,
la
circulation
de
l'information
en
un
temps
record,
ont
eu
un
impact:
au
Vietnam
par
exemple,
l'OMS
a
confirmé
que
l'épidémie
était
sous
contrôle.
A
Hong
Kong
et
dans
le
sud
de
la
Chine,
cette
province
du
Guangdong
où
tout
a
commencé
en
novembre
dernier,
les
efforts
semblent
porter
fruit,
selon
l'expert
britannique
en
épidémiologie
Peter
Harvey,
qui
rentre
de
là-bas.
Reste
le
cas
de
la
Chine.
Trois
facteurs
se
conjuguent
pour
que
le
nombre
de
morts
continue
d'augmenter
à
une
vitesse
impossible
à
prédire:
d'abord,
le
fait
que
la
maladie
ait
été
prise
au
sérieux
beaucoup
trop
tard
(voir
ce
texte);
ensuite,
les
déplacements
nombreux
de
populations
qui
ont
eu
cours
entre
novembre
et
aujourd'hui,
qui
ont
dû
faciliter
la
dispersion
du
virus;
et
enfin,
le
fait
que
ces
déplacements
se
soient
souvent
effectués
des
grandes
villes
du
sud
vers
les
régions
rurales
du
nord
ou
de
l'est
là
où
les
services
de
santé
sont
moins
bien
équipés.
"Si
la
maladie
devient
endémique
dans
des
régions
rurales
dotées
de
services
médicaux
plus
pauvres,
vous
pourriez
vous
retrouver
avec
un
problème
à
basse
échelle,
mais
chronique
avec
des
épidémies
réapparaissant
encore
et
encore",
explique
le
Dr
Peter
Harvey.
Un
de
ses
collègues,
Roy
Anderson,
du
Collège
impérial
de
Londres,
s'inquiète
également
d'un
tel
scénario,
et
de
la
perspective
que
le
virus
se
répande
dans
des
régions
hautement
peuplées
de
l'Inde
ou
très
pauvrement
équipées
de
l'Afrique.
Ceci
dit,
même
un
tel
scénario
n'aurait
rien
à
voir
avec
la
grippe
espagnole.
"Nous
n'aurons
pas,
prédit
Roy
Anderson,
une
épidémie
mondiale
de
SRAS.
Je
crois
que
(le
virus)
va
se
comporter
un
peu
comme
la
fièvre
de
Lhassa:
des
résurgences
ici
et
là
qui
tuent
des
gens.
Mais
la
fièvre
de
Lhassa
n'a
jamais
menacé
de
s'attaquer
à
la
planète."