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Par extension, cela représenterait une hausse potentielle des émissions de CH4 de 10 à 63% dans les zones humides des régions boréales !
Pas de chance, car le méthane est 20 fois plus puissant que le CO2. Consolation tout de même, sa durée de vie dans latmosphère ne dépasse pas une dizaine dannées, contre près de deux siècles pour le CO2.
Où trouve-t-on le CH4 ? Eh bien entre autres choses, dans le permafrost des régions arctiques, lorsque le sous-sol gelé se met à fondre: cest une véritable orgie de matière organique, un moment que les bactéries ne manqueraient pour rien au monde ! Problème, la dégradation de ces débris végétaux et animaux, piégés depuis des millénaires dans la glace, provoque la libération de méthane...
Léquipe de chercheurs russes et américains dirigée par Katey Walter de lInstitut de biologie arctique à lUniversité dAlaska, sest intéressée plus localement à ce phénomène, dans les lacs de dégel au nord de la Sibérie. Ses travaux viennent de paraître dans Nature. Se concentrant sur deux lacs de grande taille, les chercheurs ont identifié les endroits où apparaissaient des zones de bouillonnement à méthane sous la glace, puis en ont mesuré les émissions gazeuses au printemps.
Après avoir survolé dautres lacs sibériens, les estimations sont les suivantes : ils rejetteraient au total 3,8 millions de tonnes de méthane par an. Cest ce calcul qui laisse suggérer, pour lensemble des lacs et zones marécageuses de lhémisphère nord, une augmentation des rejets de méthane de 10 à 63% supérieure aux estimations précédentes. Et ce nest pas tout : ces dernières décennies, le changement climatique na cessé daugmenter la surface des lacs dégelés, de sorte que ceux-ci, progressivement, inondent toujours plus latmosphère de méthane. Le climat ne va pas aimer...
Caroline Lepage