
On aurait franchi la 7e des « limites planétaires »: celle de l’acidification des océans, et ce depuis 2020.
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« Limites planétaires » ou « zones de danger » sont deux des termes utilisés pour définir les seuils à partir duquel les transformations d’un système —atmosphérique ou océanique, entre autres— entraîneront une série de perturbations en cascade. Parmi les plus connues de ces limites: le taux d’extinction des espèces et les changements climatiques. Parmi les moins connues: l’appauvrissement de l’ozone dans la stratosphère et la concentration atmosphérique en aérosols.
Depuis 2009 qu’existe le concept, la liste des limites qu’il faudrait éviter de dépasser varie suivant les définitions qu’on utilise. Mais un consensus se dégage autour de neuf d’entre elles. Et en 2023, une étude estimait que six de ces neuf limites avaient déjà été dépassées, incluant les changements climatiques: le niveau de CO2 dans l’atmosphère a déjà atteint un seuil de danger, d’où l’insistance sur les efforts pour éviter de dépasser 2 degrés Celsius par rapport à l’ère pré-industrielle, voir 1 degré et demi.
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Or, dans une étude publiée le 9 juin dans Global Change Biology, des chercheurs britanniques écrivent que nous en avons dépassé une 7e depuis 2020: l’acidification des océans. L’étude de 2023 estimait que le seuil de danger avait probablement été atteint.
C’est une mauvaise nouvelle pour les écosystèmes marins en général, entre autres pour toutes les créatures qui ont un squelette externe ou une coquille: une eau plus acide fragilise ces carapaces, voire les empêche de se former. Les coraux sont également à risque.
L’acidification des océans est principalement causée par le surplus de CO2 qu’absorbent les océans: on leur doit normalement 30% de l’absorption du CO2, mais l’activité humaine depuis deux siècles dépasse les limites de ce que nos masses d’eau sont capables de recevoir. Le CO2 se dissout dans les océans, créant de l’acide carbonique et libérant de l’hydrogène: plus ce processus s’accroît, c’est-à-dire plus les océans absorbent du CO2, et plus le niveau d’acidité s’accroît.