Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neurosciences affectives étudie comment le cerveau traite les émotions et particulièrement la peur. Pour se faire, il demande à ses patients de se glisser dans l’appareil d’imagerie par résonance magnétique où il les bombarde d’images effrayantes. Il enregistre ce qui se produit au sein du cerveau, plus précisément dans les zones s’activant sous l’effet de stress.
Il a ainsi réalisé que les signaux de peur sont gérés à la base par l’amygdale, une petite structure cérébrale en forme d’amande. « C’est elle qui va donner la réponse initiale pour répondre au signal d’alerte », explique-t-il. Le cortex préfrontal sera aussi impliqué afin de répondre à la menace de manière appropriée. Car le serpent dans un zoo et le serpent se glissant dans notre cou un soir de l’Halloween, ne présente peut-être pas la même menace.
Lorsque le sujet souffre d’anxiété ou de phobie, la réponse au signal sera démesurée. Ce qu’on retrouve aussi chez les gens qui souffrent d’un trouble de stress post-traumatique. Le stimulus associé à l’événement traumatique – par exemple, le bruit d’un hélicoptère pour un ancien soldat — provoque une réponse immédiate et très intense. « Une personne normale est capable d’éteindre cette réponse en l’absence de danger réel. Chez les anxieux et les traumatisés, le stress est si grand que cela n’est pas possible », explique-t-il.
Il faut alors envisager une thérapie qui permettra au cerveau à réapprendre à contrôler sa peur. Une exposition progressive lui permettra de réapprendre à faire la différence entre le danger d’un vrai serpent et d’un jouet de plastique à l’allure de serpent!
Pour en savoir plus
Dans la presse savante
Amygdala responses to unattended fearful faces: Interaction between sex and trait anxiety par Erin W. Dickie, Jorge L. Armony publié dans Psychiatry Research, 2008 et disponible à cette adresse : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18068954
Pour les insatiables
Association des troubles anxieux du Québec