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semaine du 3 mai 2004



La guerre, c'est mauvais pour les neurones

Oubliez le mythique syndrome de la guerre du Golfe. Tous ceux qui sont allés à la guerre, quelle que soit la guerre, sont plus à risque que les autres de souffrir d'une grave maladie neurologique.

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La surprise est de taille: d'une part, la maladie en question est déjà connue des neurologues. Il s'agit de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Lou Gehrig. D'autre part, les chercheurs auraient bien aimé pouvoir tracer un lien entre cette maladie et la guerre du Golfe de 1990-1991: une arme chimique utilisée par l'ennemi, un vaccin donné aux soldats avant leur départ, un virus, n'importe quoi de caractéristique à cette guerre, les aurait rassurés.

Mais l'épidémiologiste Marc Weisskopf et son équipe de l'Ecole Harvard de santé publique, à Boston, ont décidé d'aller au-delà de la guerre du Golfe, et d'étudier les causes de décès, sur neuf ans (1989-1998), de plus de 400 000 Américains, tous des vétérans des deux guerres mondiales, de la guerre de Corée et de celle du Vietnam.

Résultat: 274 avaient développé une SLA, contre -dans une tranche équivalente de la population- seulement 63 civils. L'écart est énorme, compte tenu de la rareté de cette maladie. Qui plus est, ceux qui ont servi dans plus d'un conflit semblent être deux fois plus à risque que les autres. Enfin, le risque est chaque fois plus élevé que chez les civils, que l'on soit dans l'armée de terre, de l'air, ou la marine.

Les résultats ont été dévoilés dans le cadre du congrès de l'Académie américaine de neurologie, à San Francisco.

La cause du SLA est inconnue; depuis des décennies, les chercheurs soupçonnent des facteurs environnementaux tels qu'un empoisonement au plomb ou une infection virale. Cette dernière étude leur fournit des pièces importantes à ajouter au dossier.

Quant aux vétérans de la guerre du Golfe, ils sont nombreux, depuis près d'une décennie, à réclamer des dédommagements pour ce mystérieux "syndrome de la guerre du Golfe" –et la maladie de Lou Gehrig a été effectivement pointée par quelques-uns d'entre eux; deux autres recherches, en 2001 et 2003, avaient souligné le plus grand nombre de cas de SLA chez les soldats ayant combattu au Koweït en 1990, mais l'échantillon avait alors été jugé trop faible.

Avec la présente étude, qui inclut quatre autres guerres dans le portrait, le lien entre guerre et SLA devient soudain plus solide. Mais on vient du même coup d'écarter l'hypothèse d'une maladie qui serait propre à la guerre du Golfe, ou à une guerre en particulier.

On peut en effet éliminer l'hypothèse d'une exposition à un quelconque agent chimique ou biologique. On peut aussi écarter l'alimentation des soldats, ou les vaccins qu'ils ont reçu avant l'une ou l'autre de ces guerres. La seule cause commune entre toutes ces guerres et tous ces militaires, serait-elle psychologique? Stress intense, traumatisme sévère, ou les deux?

La sclérose latérale amyotrophique est une maladie mortelle, contre laquelle il n'existe aucun traitement. Aux Etats-Unis, elle touche moins d'une personne sur 20 000, et les hommes sont une fois et demi plus nombreux que les femmes. Dans un cas sur 20, la cause est génétique: dans tous les autres cas, les médecins sont dans le noir.

Généralement diagnostiquée après 40 ans, elle provoque la mort des neurones, particulièrement ceux qui, attachés au contrôle des muscles, sont appelés les motoneurones de la moelle épinière. La paralysie progresse de façon irrégulière, jusqu'à limiter les capacités respiratoire du malade. Dans la moitié des cas, la mort survient dans les trois ans.

 

 

 

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