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L’Antarctique, terre de glace, bat bien des records. Ce continent le plus froid, le plus sec et le plus venteux semble si hostile à la vie. Pourtant, ses côtes abritent une incroyable diversité de poissons, de mammifères et d’oiseaux, tels que les manchots. Dans le cadre de la Semaine de la culture scientifique, on met le cap sur la Terre australe. 

Tout d’abord, l’océanographe Nathalie Le François et la biologiste Évelyne Daigle nous convient à une visite spéciale au Biodôme. Son écosystème Antarctique nous transporte sur la côte rocheuse d’une île volcanique située entre la pointe de l’Amérique du Sud et la péninsule Antarctique. L’occasion d’observer les manchots de plus près, de les voir sauter, nager et même couver.

Après la visite, l’écophysiologiste Marion Spée nous a fait revivre avec passion son voyage en Antarctique et nous parle de ses habitants à plumes, dont le manchot Adélie qui s’y reproduit tous les ans.

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Terre de paix et de science

Dans ce territoire, où sont interdites toute activité militaire et toute exploitation, plusieurs centaines d’astronomes, d’océanographes, de biologistes, de glaciologues, de physiciens et de climatologues contribuent à l’avancement de la recherche scientifique. Ces chercheurs du monde entier travaillent dans les 60 bases scientifiques réparties sur cette infinie étendue blanche. « L’Antarctique, c’est plus d’une fois et demie la taille du Canada ! » s’étonne Marion Spée. C’est dans la base scientifique française Dumont d’Urville qu’elle a d’ailleurs passé l’été austral.

Rencontres polaires

À l’inverse de l’inlandsis, calotte polaire véritable désert de vie, les côtes hébergent une riche faune aviaire. Pétrel des neiges, skua antarctique, damier du Cap, manchot empereur, manchot Adélie… Ce sont plus de quarante-cinq espèces d’oiseaux qui y cohabitent. « Ici, pas de pingouins ! » nous apprend Marion Spée. Elle explique d’ailleurs que les manchots vivent seulement dans l'hémisphère sud et marchent, alors que les pingouins vivent dans l’hémisphère nord et volent.

Le manchot Adélie, qui fascine Marion Spée, passe plus de 75% de sa vie dans l’eau et possède un rituel bien particulier : chaque année, il revient sur le même site pour pondre et élever ses deux poussins. Amusée, l’écophysiologiste précise : « Ce sont les mâles qui construisent les nids en cailloux pour épater les femelles, il y a des vols de cailloux sans cesse et beaucoup de chicanes ! ».  À la fin de l’été austral, les manchots Adélie et leurs poussins devenus grands quittent les terres stériles pour rejoindre l’océan, afin de vivre de krill et d’eau fraiche.

À leur tour, les scientifiques délaissent eux aussi leur base pour retrouver les leurs. Ils laissent alors la longue nuit polaire s’installer sur cette contrée glaciale, jusqu’à l’année suivante où tous reviendront, certains pour travailler et d’autres pour continuer le cycle de la vie sur le continent blanc.

 

- Fanny Rohrbacher

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