
Une série de huit tests tentant de définir la personnalité des gens qui croient à des théories du complot arrive à deux conclusions: ce sont des gens qui tendent à avoir trop confiance en eux, et à radicalement sous-estimer à quel point les autres ne pensent pas comme eux.
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Autrement dit, ils ne sont pas conscients d’à quel point leur perception du réel est minoritaire, et ils surestiment leurs capacités à analyser les faits. C’est ce que révèlent les tests cognitifs —tests de perception ou impliquant une compréhension des chiffres— qu’on leur a fait passer dans ces huit tests. Et c'est ce que révèle le fait qu'ils surestimaient leurs résultats aux tests.
Ainsi, pas moins de 93% des personnes testées qui croyaient à au moins une théorie du complot assumaient faussement que la majorité de la population partageait leur croyance. Les résultats de ces huit tests font l’objet d’une étude parue en mai dans Personality and Social Psychology Bulletin.
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En même temps, soulignent les chercheurs dirigés par le professeur de psychologie Gordon Pennycook, de l’Université Cornell, ces résultats mettent à mal l’une des perceptions courantes quant aux adeptes de théories du complot: celle voulant qu’il s’agisse de personnalités narcissiques. On doit plutôt parler de personnalités qui sont « profondément déconnectées » de la réalité, ce qui leur nuit considérablement lorsqu’il s’agit de repérer la désinformation ou de la corriger.
« Dans plusieurs cas, résume Pennycook dans le communiqué, ils croient en une chose avec laquelle très peu de gens sont d'accord. Non seulement est-ce quelque chose qui ne fait pas beaucoup de sens, mais ils n’ont en plus aucune idée d’à quel point ils sont loin dans la marginalité. Dans la plupart des cas, ils pensent qu’ils sont dans la majorité alors qu’ils forment une petite minorité. »