CURITIBA, Brésil – L’architecte Lubomir Ficinski Dunin, aujourd’hui âgé de 78 ans, a été président de l’Institut de recherche et de planification urbaine de la ville de Curitiba (IPPUC) pendant plusieurs années. Il était à la tête de cette institution de renom dans les années 70, pendant cette ère de grands changements. Malgré son âge avancé, M. Ficinski Dunin travaille encore avec dévotion pour cette institution, en occupant à présent la fonction de conseiller au président.

Quels furent les principaux changements portés au réseau entre 1970 et aujourd’hui? En 1964, 70% des activités de la ville étaient concentrées au centre, avec seulement 30% en périphérie. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Ceci a été rendu possible par les initiatives apportées au réseau, comme la formation des cinq axes de transport: ils sont venus désengorger le centre-ville; les véhicules, les entreprises et les habitations sont à présent mieux répartis sur le territoire, avec une plus forte concentration le long de ces axes.

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D’autre part, les autobus ont été adaptés au cours des années en fonction du rôle qu’ils doivent remplir. Pensons aux autobus Express biarticulés avec une capacité de 270 passagers avec des lignes exclusives. Les tubes aussi ont joué un rôle important; ils ont permis de sauver un temps précieux; ils ne sont pas seulement esthétiquement intéressants!

Quels ont été les principaux obstacles à l’amélioration du réseau? Pendant plusieurs années, le tarif n’a pas augmenté. Résultat? Moins de budgets pour faire rouler les autobus et entretenir la flotte, ce qui a entraîné un nombre réduit d’autobus. Tranquillement, les gens insatisfaits ont troqué l’autobus pour la voiture. Cette décision, surtout d’ordre politique, a fait très mal au réseau. En janvier dernier, le tarif est passé de 1,90 real à 2,20* reais (NDLR: Cette augmentation de 15 % représente un revenu supplémentaire d’environ 126,8 millions de dollars canadiens).

Dans un autre ordre d’idées, notre réseau doit composer aujourd’hui avec davantage d’automobiles; ceci a entraîné la création de nouveaux feux de circulation. Il nous est désormais plus difficile d’offrir un service rapide. La plupart des autobus ont ralenti leur vitesse de 27 à 19 km/h. Même les voies exclusives sont touchées : alors qu’on pouvait offrir un déplacement à 30 km/h, on se déplace à présent à une moyenne de 22 km/h. Bref, il faut trouver des solutions, car le système routier est saturé de véhicules!

Que pensez-vous de la venue prochaine d’un réseau de transport souterrain à Curitiba? Tout le monde veut un métro en ville, mais personne ne veut les inconvénients qui viennent avec... comme payer la facture par exemple! Les gens ne veulent que les services, ce n’est pas réaliste.

Non seulement un système composé d’autobus est-il moins coûteux, il est surtout beaucoup plus flexible. C’est ce qui me permet de croire que notre système d’autobus peut s’améliorer dans les années à venir.

Qu’est-ce qui pourrait améliorer l’efficacité du réseau? Si la femme du maire circulait en transport en commun, je peux vous dire que ça ne prendrait pas longtemps pour qu’on ait un réseau impeccable!


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