«Notre eau potable est d’excellente qualité. Mais, il faut quand même parler des risques», a prévenu le chercheur lors d’une conférence donnée au C.I.EAU à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2013.
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Des mécanismes efficaces
Il fut un temps où l’on devait s’abreuver directement dans les lacs et les rivières. Par la suite, les puits et les réseaux d’aqueduc ont facilité notre approvisionnement en eau.
Cependant, avant l’arrivée des usines de traitements, la rivière des Mille-Îles et la rivière des Prairies étaient «des égouts à ciel ouvert», rappelle le conférencier.
Aujourd’hui, les mécanismes mis en place sont généralement excellents pour désinfecter notre eau. En effet, les traitements actuels font en sorte que l’on retrouve moins d’un virus par 10 000 L d’eau, ce qui est insuffisant pour nous rendre malades.
La majorité des stations de filtration est même capable de faire encore mieux. «Nous avons déjà fait des tests à la station d’eau potable de Sainte-Rose. Nous avons filtré 20 000 L d’eau sans ne jamais rien trouver», assure Pierre Payment.
Comprendre les risques
Dans l’eau, il peut y avoir des virus, des bactéries et des parasites. Ils peuvent être facilement éliminés par désinfection et par filtration. Pour les produits chimiques présents dans l’eau, l’expert en santé publique souligne que l’élément clé à retenir pour éviter les problèmes est la dilution.
En effet, les stations d’épuration ne sont pas conçues pour enlever les produits chimiques de l’eau comme on le fait pour retirer les microbes. On doit donc s’assurer de diluer ces produits dans de grandes quantités de liquide. Il ne faut pas oublier que notre eau potable provient souvent du même endroit que celui où l’on rejette nos eaux usées.
De plus, le débit de la rivière des Mille-Îles n’est pas le même que celui du fleuve Saint-Laurent (120 m3/s versus 10 000 m3/s). «Il faut faire attention à ce que l’on rejette dans l’eau, car tout poison dépend de la dose», rappelle Pierre Payment.
Et les changements climatiques?
À cause des changements climatiques, les niveaux d’eau à la surface de la planète seront appelés à changer.
«Plus d’eau pourrait augmenter la turbidité des rivières et rendre la filtration plus difficile, alors que moins d’eau pourrait concentrer les polluants que l’on y rejette», analyse le scientifique. Dans un cas comme dans l’autre, les coûts associés aux traitements des eaux pourraient augmenter.
Pour bien comprendre la valeur de l’or bleu, il suffit de se poser la question suivante : combien de temps pourrait-on vivre sans eau courante? Il faut penser à notre alimentation, notre hygiène personnelle, notre protection en cas d’incendie, etc.
Bref, nous avons besoin de beaucoup d’eau pour vivre, et surtout d’eau de qualité.
Par Marie-Eve Cloutier – Agence Science-Presse