Lorsqu'on parle d'astronomie spatiale, tout le monde a entendu
parler du télescope spatial Hubble ( HST ). Les images obtenues par ses nombreux instruments font régulièrement les manchettes des médias écrits et électroniques.

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Curieusement, la majorité des gens sont surpris d'apprendre que le Canada possède lui aussi son propre télescope en orbite autour de la Terre. Il s'agit de MOST (Microvariability & Oscillations of STars - Microvariabilité et Oscillations STellaires) un petit télescope lancé en juin 2003. Si on le compare au télescope Hubble, MOST est minuscule; son miroir fait à peine 15 cm de diamètre contre 2,5 mètres pour Hubble. De plus, tout l'instrument tient dans une valise de 60cm X 60cm X 30cm et sa masse est d'environ 60kg. Comme le souligne le Dr. Jaymie Matthews, le chercheur responsable de MOST, "Les États-Unis ont leur Hubble Telescope, tandis que le Canada a son Humble Telescope !".

Toutefois, malgré sa petite taille, MOST est un télescope unique en son genre, capable de prouesses surpassant celles de son grand frère. Contrairement au HST, il n'y a pas de caméra d'imagerie à bord de MOST mais plutôt un photomètre de très très haute précision. Cet instrument permet de mesurer les variations de brillance d'une étoile avec une précision de 1 partie par million (1 ppm) sans interruption pendant une période de temps pouvant aller jusqu'à deux mois consécutifs. À titre d'exemple, une variation de brillance de 1 ppm est équivalente à observer un lampadaire situé à 1 km sur la rue et de rapprocher son oeil d'une distance de 0,5 mm (un demi millimètre)!

L'objectif primordial de MOST est de mesurer les microvariations de la luminosité des étoiles. Jusqu'à maintenant, seules les microvariations de la brillance du Soleil avaient été observées. Dans le cas de notre étoile, ces variations correspondent à des oscillations de faible amplitude à la surface et donnent des informations cruciales sur la structure interne du Soleil. Avec MOST, les astronomes peuvent obtenir des données suffisamment précises pour d'autres étoiles et, pour la première fois, comparer leur structure interne avec celle du Soleil.

Depuis plus de deux ans, les données de MOST ont permis d'étudier une dizaine d'étoiles dont certaines similaires à notre étoile, d'autres très massives, comme les étoiles de type Wolf-Rayet, ou bien d'autres qui achèvent leur vie, comme les étoiles de type sous-naine.

Vous pouvez obtenir un aperçu de quelques uns des principaux résultats en consultant les liens suivants:

http://www.astro.umontreal.ca/~casca/PR/CASCA2004_MOST.html

http://www.astro.umontreal.ca/~casca/PR/Casca2005_Guenther.html

http://www.astro.umontreal.ca/~casca/PR/Casca2005_Lefevre.html

http://www.astro.umontreal.ca/~casca/PR/Casca2005_Randall.html

Plus récemment, quelques chercheurs, dont Jaymie Matthews, ont pointé le petit télescope en direction d'étoiles entourées de planètes extrasolaires. Encore ici, la précision des mesures photométriques a permis de déterminer avec plus de précision les caractéristiques physiques des planètes dans ces systèmes.

Les liens suivants illustrent ces travaux:

http://www.astro.umontreal.ca/~casca/PR/Casca2005_Matthews.html

http://www.astro.umontreal.ca/~casca/PR/Casca2005_Matthews_b.html

http://www.astro.umontreal.ca/~casca/PR/12012006.html

Je trouve remarquable que les observations obtenues avec un télescope aussi modeste aient une portée scientifique qui se compare, et même dans certains cas surpasse, celle de télescopes de plus grande envergure.

Le dicton "C'est dans les petits pots qu'on retrouve les meilleurs onguents" prend ici un sens nouveau... 

 

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