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Si des extraterrestres maîtrisent une technologie leur permettant de voyager plus vite que la lumière, nous pourrions être capable d’en détecter les effets, même à de très grandes distances. Du moins, une technologie comme dans Star Trek

C’est que, malgré les raccourcis que les scénaristes prennent avec la réalité, il y a une réelle base scientifique au « moteur warp » utilisé par les vaisseaux spatiaux dans  les téléséries Star Trek: soit cette idée que le vaisseau « plie » (en anglais, warp) l’espace devant lui, ce qui lui permet d’arriver plus vite à destination. En termes savants, il se crée autour du vaisseau une « bulle d’espace-temps » à l’intérieur de laquelle les lois de la physique diffèrent de « l’extérieur ». Aucun ingénieur de notre 21e siècle n’est capable de dire avec quelle technologie on pourrait accomplir un pareil exploit, mais chose certaine, « plier » l’espace-temps laisserait une trace. Trois physiciens du Royaume-Uni et d’Allemagne ont donc essayé de calculer quel type de trace. 

Dans un article publié en juin sur la plateforme de prépublication ArXiv (ce qui veut dire que cette publication n’a pas été révisée par les pairs), ils se sont même concentrés sur le scénario qui laisserait le plus de traces: une accélération ou un mauvais fonctionnement du moteur créerait, disent-ils, des ondes gravitationnelles. Ces « ondes » sont des phénomènes pour l’instant associés à des événements cosmiques gigantesques, comme une collision entre deux trous noirs. Elles étaient prédites par la physique depuis longtemps mais n’ont commencé à pouvoir être détectées qu’il y a une décennie, grâce à de nouveaux instruments astronomiques spécialement conçus à cette fin.  

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Or, les trois physiciens écrivent qu’en théorie (et ils ne sont pas les premiers à émettre cette hypothèse), on pourrait distinguer, avec ces instruments actuels, une onde gravitationnelle « naturelle » d’une « artificielle », dans la mesure où un vaisseau spatial comme l’Enterprise n’aurait pas la taille d’un corps céleste et émettrait donc une onde sur une fréquence différente.   

Le menu problème, spéculent encore les auteurs, est que tout ce qui concerne les ondes gravitationnelles renvoie à des énergies tellement gigantesques —des trous noirs ou d’autres objets super-massifs capables de perturber l’espace-temps— qu’il ferait bon ne pas se trouver à proximité d’un moteur warp qui aurait un problème technique.  

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