Dans l’espoir de créer du sperme artificiel, des chercheurs ont réussi à transformer des cellules souches de la moelle osseuse en cellules spermatiques primitives. Si ces cellules parviennent à maturité, la technique permettrait aux hommes infertiles de devenir père et aux femmes de produire leur propre sperme.

En juillet 2006, le biologiste Karim Nayemia et ses collègues de l’Université du Newcastle upon Tyne, en Angleterre, ont réussi à transformer des cellules souches d’embryons de souris en des cellules spermatiques fonctionnelles capables de fertiliser des ovules de souris. Nayemia savait que cette approche serait trop controversée pour traiter les hommes infertiles car elle implique la création de clones embryonnaires des patients. Pour éviter les problèmes éthiques, il utilisa des cellules souches de la moelle osseuse pour tenter la même expérience.

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L’équipe de Nayemia obtint des cellules souches de moelle osseuse de quatre hommes adultes qui subissaient des transplantations. Les chercheurs mélangèrent ces cellules souches mésenchymateuses à des protéines pour promouvoir leur croissance et y ajoutèrent de la vitamine A. Et ils obtinrent des cellules souches spermatiques immatures.

Les cellules souches spermatiques se retrouvent normalement dans les testicules où elles se divisent pour fournir un apport continu de sperme. Alors que les cellules souches du sperme ont deux paires de chromosomes, les cellules matures capables de fertiliser les ovules, ont une seule paire de chromosomes. Les expériences menées par Nayemia montrent que les cellules spermatiques primitives dérivées de cellules souches osseuses parviennent à réaliser les deux ou trois premières mitoses. Mais de nombreuses étapes sont encore nécessaires pour qu’elles parviennent à maturité.

Les experts sont prudents. Transformer des cellules primitives en cellules spermatiques matures représente tout un défi. Ces nouvelles cellules passeront-elles le test d’acidité, nécessaire pour fertiliser les ovules ? Est-ce que ces cellules créées en laboratoire pourraient posséder des anomalies indétectables et entraîner des maladies ou des modifications génétiques permanentes ?

Mais Nayernia demeure optimiste et espère un jour injecter des cellules souches spermatiques directement dans les testicules des hommes infertiles, pour que ceux-ci puissent concevoir naturellement leur progéniture sans avoir recours à la fécondation in vitro. De même les femmes parviendraient à produire leur propre sperme et les couples de lesbiennes pourraient concevoir leurs enfants biologiques.

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