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La crise du verglas de 1998 reste un évènement traumatisant dans nos mémoires. Dix ans plus tard, sommes-nous sur le point de vivre à nouveau une telle catastrophe météorologique? Pascal Yacouvakis, météorologue à Radio-Canada et RDI qui avait couvert l’évènement météo en 1998 tient des propos rassurants… à court terme !

 

Agence Science-Presse (ASP) : Quels sont les risques de revivre cette année une crise du verglas comme celle de l‘hiver 1998?

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Pascal Yacouvakis (PY): Aucun. Nous assistons cette année à un comportement inverse des phénomènes qui ont provoqué la crise du verglas en 1998. Un courant d’eau froide remonte vers le Pacifique, c’est La Niña, la sœur « inverse » d’El Niño. C’est ce qui crée cette vague de froid que nous connaissons. Nous sommes bien au-dessous des normes saisonnières de ces 10 à 15 dernières années.

ASP : Quelles sont les conditions particulières pour qu’une crise de verglas comme celle de 1998 se produise?

PY: En 1998, on a assisté au Niño du siècle! Une semaine de pluie verglaçante par vagues successives avec orages, du jamais vu! D’ailleurs si les poteaux à haute tension se sont effondrés sous le poids de la glace, c’est qu’on avait dépassé le scénario du pire ! Le responsable de cette catastrophe, c’est le courant El Niño, ce courant d’eau chaude dans la région pacifique équatoriale, qui était particulièrement puissant cette année-là!

ASP: À l’avenir, devons-nous craindre des crises plus fréquentes de verglas ou d’autres évènements météorologiques d’ampleur exceptionnelle du fait du réchauffement climatique?

PY: Les scientifiques ont des avis controversés sur la question. Avec le réchauffement planétaire, la température des océans augmente et, comme leur influence est considérable — ils représentent les trois quarts de la surface du globe — on peut imaginer que des phénomènes tels qu’un Niño extrême se produisent à nouveau. Mais précisément, on ne sait pas encore très bien comment tout cela fonctionne. Les recherches sont en cours.

 

 

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