Le quotidien Orlando Sentinel, qui couvre de près les activités de ce gros employeur local —la NASA— rapportait la semaine dernière avoir mis la main sur un document produit dans le cadre d’une audience devant le Congrès, à Washington : « continuer de faire voler la navette spatiale après 2010 n’est pas la solution, y lit-on. L’option Soyouz est tout simplement la seule solution sûre » à la survie de la station spatiale.

Ce document n’est que le dernier d’une série d’efforts pour vaincre la résistance des élus. Sauf que cette résistance est solide. Orgueil : demander l’aide des Russes, c’est gênant. Et politique internationale : acheter aux Russes leurs fusées Soyouz implique de mettre fin à un interdit d’achat de hautes technologies à la Russie, depuis que celle-ci signe des ententes nucléaires avec l’Iran.

En plus, il y a l’invasion de la Georgie, qui ne fournit pas vraiment un contexte à de bonnes relations...

Il y a au moins trois ans que circule la date 2010 pour la mise à la retraite des navettes. Toutefois, plus cette échéance approche et plus le discours devient contradictoire :

- D’un côté, on s’attend à ce qu’une étude en cours annonce qu’il serait possible de garder les navettes en vie après 2010, mais que les coûts seraient très élevés, spécialement dans le contexte où la NASA prépare un retour sur la Lune pour la prochaine décennie.

- De l’autre côté, le grand patron de la NASA, Michael Griffin, a déclaré la semaine dernière qu’il s’attendait à ce que le futur président prolonge la vie des navettes au-delà de 2010. Bien plus, le mois dernier, dans un courriel destiné à ses proches conseillers mais dont le Orlando Sentinel a obtenu copie, il avait critiqué la Maison-Blanche pour sa « croisade » anti-navette et son désir de voir mourir la station spatiale.

Le Congrès doit tomber en vacances dans deux semaines, en prévision des élections de novembre. Et certains sénateurs sont très anti-Russes, en ces temps où les noms « Georgie » et « Ossétie du Sud » font partie de l’actualité...