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2023 s’étant achevée sur des records, il aurait été étonnant que 2024 ne poursuive pas sur cette lancée. À l’échelle planétaire, voilà qu’on apprend que le mois de janvier a été de 1,66 degré plus chaud que la moyenne de l’époque pré-industrielle.

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C’est aussi le 8e mois d’affilée à battre le record de son propre mois depuis un siècle et demi —la période de référence 1850-1900 étant celle qu’utilisent ces calculs. Et si on prend en compte les 12 derniers mois —février 2023 à janvier 2024— la température planétaire mondiale à la surface est de 1,52 degré au-dessus de cette période de référence.  

Les données de janvier ont été publiées cette semaine par Copernicus, le service européen de suivi des changements climatiques. Les données dont on parle le plus souvent lorsque sont publiées ces compilations sont celles de la température moyenne par rapport à cette « période de référence ». Mais si on compare plutôt avec une période plus récente, soit la moyenne des mois de janvier 1991 à 2020, janvier 2024 s’avère être de 0,7 degré Celsius plus chaud.  

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Autrement dit, en plus d’être passé au-dessus du seuil de 1,5 degré par rapport au seuil de référence —le seuil que les pays s’étaient engagés en 2015 à ne pas dépasser— le mois de janvier 2024 a franchi presque la moitié de cette « distance » en seulement trois décennies. 

La température de surface de l’air pendant ce dernier mois est désormais estimée par Copernicus à 13,14 Celsius.

Dans sa note, publiée le 8 février, Copernicus ajoute que la température moyenne de la surface des eaux a elle aussi battu un record en janvier, une fraction de degré en-dessous du record absolu, qui reste donc pour l'instant celui d’août 2023. Rappelons que les océans absorbent le plus gros de la chaleur excédentaire que les gaz à effet de serre « emprisonnent » en s’accumulant dans notre atmosphère.

Le fait qu’on soit dans une année El Niño est évidemment à blâmer pour ce nouveau record. Ce phénomène météorologique qui réapparaît dans l’océan Pacifique à des intervalles irréguliers entraîne, par effet domino, des perturbations en divers endroits du monde, mais aussi des températures moyennes plus élevées. Commencé l’été dernier, El Niño devrait s’estomper d’ici la fin de l’hiver, ou au pire, d'ici la fin du printemps. Mais El Niño ne fait qu’ajouter une « couche » de réchauffement au-dessus de celles provoquées par les activités humaines. 

Le réchauffement de janvier est toutefois inégalement réparti : selon Copernicus, les températures étaient largement au-dessus de la moyenne dans l’est du Canada, le nord-ouest de l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie centrale, mais en-dessous de la moyenne dans une bonne partie du centre et de l’ouest des États-Unis.  

Quant à savoir si la « limite » des 1,5 degré que les pays s’étaient engagés à ne pas dépasser, a bel et bien été dépassée, il faudra des années pour s’entendre là-dessus. Bien que la définition d’un « dépassement » ne fasse pas l’unanimité, la prudence impose aux climatologues de parler de « moyennes des températures à long terme », ce qui veut dire, dans leur langage, de ne pas considérer la moyenne d’une seule année, mais celle d’une décennie, voire de deux décennies.  

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