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Les blogues font à présent partie des habitudes des journalistes scientifiques anglophones, comme sources crédibles d’information. Mais les journalistes francophones, eux, semblent à des années-lumière.

Bien que le constat repose sur des entrevues avec des journalistes français et belges menées en 2010, l’écart avec leurs homologues anglophones reste visible à l’oeil nu : dès 2007, des journalistes américains racontaient que certains des blogues de science « influençaient leur ordre du jour », a écrit Vinciane Colson, de l’Université libre de Bruxelles, dans une recherche parue en octobre dans la revue universitaire Journalism. Quant à certains scientifiques blogueurs, dès 2007 aussi, ils se définissaient comme des filtres tamisant les nouvelles les plus intéressantes de la semaine (ces deux facettes étaient explorées dans notre livre Science! on blogue , mentionné par Colson dans son texte).

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La chercheure s’est donc demandé si une évolution similaire émergeait en France et en Belgique : « considèrent-ils les blogues de science comme une source aussi fiable d’information? » Et la réponse, en 2010, était « non ».

Bien que les journalistes scientifiques français soient à présent plus conscients du potentiel de la blogosphère scientifique, plusieurs sont encore réticents à l’idée de briser la barrière. (...) La plupart des journalistes préfèrent ne pas consulter de blogues de science, parce qu’ils ne veulent pas risquer de tomber sur des blogues non fiables.

Avant de leur en faire le reproche, on peut rétorquer que les scientifiques ont eux aussi une part de responsabilité, considérant le nombre minuscule d’entre eux qui bloguent en français. Il y a du boulot, et ce qui s’est passé ces dernières années en anglais pourrait contenir une leçon : les universités auraient plus d’avantages à encourager leurs chercheurs à expérimenter les nouveaux outils d’Internet, qu’à investir dans des initiatives classiques de communication aux objectifs imprécis.

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