SAO PAULO, Brésil - Depuis plus de 10 ans, Nelson Gouveia étudie les impacts de la pollution de l’air sur la santé. Et plus particulièrement sur les femmes enceintes. Ses premières conclusions ne sont guère encourageantes pour une ville comme Sao Paulo: les femmes les plus exposées aux polluants auraient vu augmenter de 50% leurs risques d’avoir des enfants morts-nés après 22 semaines de grossesse ou morts avant l’âge d’un an.

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Cet épidémiologiste du Département de la médecine préventive à la Faculté de médecine de l’Université de São Paulo, fait partie des chercheurs ayant étudié récemment le lien existant entre ces risques et la densité de la circulation à laquelle sont exposées les femmes enceintes, réparties à travers 14 quartiers de cette mégalopole de 20 millions d’habitants.

Selon M. Gouveia, cette étude se distingue: « c’est la première fois qu’on considère le risque d’habiter à proximité de rues fortement empruntées par les véhicules ». En effet, plutôt que de se référer à la moyenne de la concentration de polluants dans un quartier donné, les chercheurs ont considéré la distance entre la demeure de la femme enceinte et les rues voisines les plus passantes.

Les premiers résultats ont été publiés en septembre 2008 dans l’Environment Health Perspective, un journal mensuel s’intéressant aux impacts de l’environnement sur la santé – réalisé et révisé par des scientifiques à travers le monde. Toutefois, l’étude ne sera ne sera complétée qu’en juin prochain, lorsque le rapport final sera déposé. D’autres conclusions sont donc attendues.

Les femmes enceintes de Sao Paulo devraient-elles être priées de déménager dans des secteurs de la ville moins achalandés? Dans une ville comme Sao Paulo, ça paraît difficile! « Nous ne pouvons pas demander aux gens d’arrêter de respirer. » Néanmoins, poursuit-il, « à la lumière de ces informations, les autorités publiques se doivent de réagir. Mon rôle est de mettre en place des systèmes de normalisation de cueillette de données plus fiables, permettant de réaliser des études plus facilement, mais surtout, plus rapidement ».

Nelson Gouveia est à présent le coordonnateur du volet brésilien d’un projet financé par l’organisme américain HEI (Health Effects Institute) nommé ESCALA, un acronyme en espagnol signifiant: Étude sur la santé et la contamination de l’air en Amérique latine. Il s’agit d’une recherche s’intéressant aux impacts de la pollution de l’air sur les personnes vulnérables (les enfants, les malades et les personnes âgées) dans neuf villes d’Amérique latine et du sud: São Paulo, Rio de Janeiro et Porto Alegre (Brésil), Santiago, Temuco et Rancagua (Chili), Mexico, Monterrey, Toluca (Mexique). « Buenos Aires en Argentine aurait pu également pu faire partie des villes à étudier, mais son service de cueillette de données de la qualité de l’air n’étant pas adéquat. » Ceci renvoie à la difficulté des pays en voie de développement de mettre en place des structures efficaces en santé publique.

Sources:


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