Bienvenue chez l’amibe D. discoideum, un organisme composé d’une seule cellule, qui réussit malgré tout à « enrôler » des bactéries. Elle commence par avaler celles présentes dans le sol tout autour d’elle. Lorsqu’elle a fini son festin, l’amibe s’unit à une communauté d’amibes qui se déplacent vers un sol encore libre, où elles deviennent des tiges, semblables à des plantes, au sommet desquelles les spores relâcheront de nouvelles amibes. Sauf que la tige, a constaté la biologiste américaine Debra Brock, semble infestée des mêmes bactéries qui avaient été bouffées plus tôt. Or, ce n’est pas une infestation, mais une contribution indispensable à la bonne croissance de ces tiges. Résultat, tout se passe comme si les amibes « plantaient » les bactéries dans leur environnement puis les récoltaient (en les mangeant) pour pouvoir les replanter à nouveau.

On savait déjà que les fourmis faisaient travailler d’autres espèces à leur service, mais on n’avait pas encore imaginé que cela puisse se passer dans le monde des bactéries.