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Le 27 juillet 2005


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Questions-réponses
Navette: encore une tuile

(Agence Science-Presse) - Une navette s'envole. Des images montrent un débris. L'histoire se répète-t-elle? Non. Parce que de tels morceaux, il en tombait régulièrement lors des missions précédentes.

Qu'est-ce qui est tombé?

C'est bel et bien un morceau de la mousse isolante du réservoir principal: soit exactement la même chose qui, en tombant il y a deux ans et demi, avait endommagé fatalement la navette Columbia.

La chute d'un tel morceau est-elle exceptionnelle?

Absolument pas. Bien avant l'accident de Columbia en 2003, les ingénieurs savaient que, dans nombre de lancement, un ou plusieurs débris se détachaient du revêtement du grand réservoir.

Ce revêtement était déjà considéré une technologie "à risque" lors de l'accident non pas de Columbia, mais de Challenger... en 1986!

La différence, c'est qu'avant 2003, plusieurs ingénieurs ne voulaient tout simplement pas admettre que des morceaux de cette mousse (ou styrofoam) puissent être dangereux.

Et de fait, dans la plupart des cas, ces chutes étaient sans conséquence aucune: il aura fallu que le fragment de 2003 tombe à la mauvaise vitesse et au pire endroit possible –le dessous de l'aile gauche– pour que se produise la catastrophe.


Si on sait que des morceaux de cette mousse se détachent, pourquoi n'a-t-on rien fait?

Parce que les ingénieurs n'ont jamais trouvé la solution-miracle: l'isolant doit être léger (afin de ne pas démesurément alourdir le réservoir) et exceptionnellement résistant (à la glace et à la pression intense du décollage): deux qualités chroniquement difficiles à réunir dans un tel matériau.


Si des débris tombent à tous les coups, statistiquement, les astronautes ne sont donc pas en danger cette fois?

Statistiquement, en effet. Ce qui a conduit à l'accident de Columbia était un concours de circonstances tragique. Mais nul ne peut dire quelle est la probabilité exacte qu'il se reproduise.

Lire aussi:

De Challenger à Columbia: quand l'histoire bégaie

La navette peut-elle vraiment devenir sécuritaire? (septembre 2003)

2003: l'odyssée dans l'impasse (10 février 2003)
Cette tragédie oblige à remettre le programme vieillissant des navettes dans le contexte plus vaste de l'exploration spatiale.

 

Sur les reproches adressés à la NASA après l'accident de 2003

Columbia n'était que la pointe de l'iceberg (juin 2003)

La politique a-t-elle tué Columbia (février 2003)
De coupes budgétaires en coupes budgétaires depuis 20 ans, le programme des navettes spatiales a vu également rétrécir ses marges de sécurité.

 

Plus de détails sur l'enquête

Quatrième semaine

La publication du rapport d'enquête (août 2003)

Un an après le rapport d'enquête, la NASA patauge (juillet 2004)

 

Réflexion au lendemain de la tragédie

Des débris et des restes humains

 

Par contre, cette fois-ci, la navette dispose d'instruments pour s'inspecter elle-même sous toutes les coutures, ce que les astronautes ne manqueront pas de faire dans les prochains jours.


Si on interrompt définitivement le programme des navettes, qu'arrive-t-il à la station spatiale?

Des équipages pourront continuer d'y monter et d'en redescendre grâce aux fusées russes Soyouz. Mais la construction de la station sera irrémédiablement arrêtée. Ce qui signifie qu'à plus ou moins court terme, c'en sera probablement fini de la station aussi.

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Intimidation scientifique


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