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semaine du 7 novembre 2005



Et s'ils abandonnaient Kyoto?

A trois semaines de la rencontre annuelle des Nations Unies sur le Protocole de Kyoto, qui a lieu cette fois à Montréal, une idée hérétique prend forme: faudra-t-il laisser tomber Kyoto?

Que pensez-vous de cette nouvelle?
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Trois facteurs, du plus ancien au plus récent:

1. Le Protocole de Kyoto, signé en 1997, dit qu'en 2012, les émissions de gaz à effet de serre devront avoir diminué de 5% par rapport à leur niveau de 1990. Or, à l'heure actuelle, ces émissions ont augmenté de plus de 10%! Rien qu'au Canada, les gaz à effet de serre ont augmenté de 20% depuis 1990! Ces évaluations pessimistes ressortent depuis trois ans de chacune de ces "Conférence des parties" (COP) des Nations Unies dont le but est de faire le point sur Kyoto (sur la COP 2003 d'Italie, voir Si cette planète vous tient à cœur).

Autant dire qu'un renversement radical de situation d'ici 2012 est invraisemblable: dans la plupart des pays, on n'atteindra pas cet objectif d'une réduction de 5%. Et cet objectif est d'autant moins vraisemblable que les États-Unis, le plus gros pollueur de la planète, refusent toujours de signer Kyoto.


2. Non seulement les Etats-Unis refusent-ils de signer Kyoto mais l'été dernier, ils ont signé un "traité anti-Kyoto" appelé Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat: six pays, incluant les trois plus gros consommateurs de charbon de la planète (Etats-Unis, Australie, Japon, et trois puissances énergivores en pleine croissance (Inde, Chine et Corée du Sud). Ces six pays ne s'engagent à aucune réduction de gaz à effet de serre et ne proposent que des "mesures volontaires".

Plusieurs observateurs prétendent que ce traité n'est qu'une façon de mettre de la pression sur les signataires de Kyoto afin qu'ils assouplissent ce Protocole ou qu'ils préparent un Kyoto 2 plus souple, mettant l'accent, par exemple, sur des "mesures volontaires". L'annulation de la première rencontre de ces six anti-Kyoto, qui devait avoir lieu en novembre en Australie, tend à donner du poids à cette hypothèse du bluff: à la Conférence des parties de Montréal, ce traité "anti-Kyoto" sera suspendu au-dessus de la tête des négociateurs, tel une épée de Damocles.

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Un autre facteur, indépendant des politiciens, affaiblit également les calculs et les compromis qui ont conduit au Protocole de Kyoto:

Les arbres ne sont pas des "aspirateurs à carbone" aussi efficaces qu'on l'avait calculé (étude Suisse-France-Canada, en septembre dernier)

 

A lire aussi:

Sur l'entrée en vigueur officielle du protocole de Kyoto, en février 2005

Sur le traité "anti-Kyoto"

Sur la COP de l'an dernier:

L'après Kyoto? Faudrait régler Kyoto d'abord...
Deux semaines de travail pour en arriver à presque rien.

Sauf que si l'intention de ces six pays est bel et bien d'infléchir Kyoto ou d'obtenir un "Kyoto 2" qui correspondrait à leurs attentes, cela revient, dans les faits, à annuler Kyoto tel qu'il avait été conçu à l'origine.


3. L'avertissement de Tony Blair. Le 30 octobre, le premier ministre britannique Tony Blair écrivait dans le quotidien The Observer que le Protocole de Kyoto ne peut pas fonctionner sous sa forme actuelle.

Sans les Etats-Unis, mais aussi la Chine et l'Inde, une entente planétaire sur la réduction des gaz à effet de serre a de moins en moins de sens. Toute future entente devra donc inclure les Etats-Unis, a écrit le premier ministre.

***

Le fait d'admettre que Kyoto n'atteindra pas ses objectifs ne rend pas obsolètes les efforts des citoyens pour réduire leur propre consommation. Comme le révèlent les prises de positions de dizaines de maires américains (voir ce texte), bien des détenteurs d'un pouvoir, aussi réduit soit-il, sont désireux de faire leur part pour sauver la planète. Mais en mettant autant d'attention sur le Protocole de Kyoto, on risque d'entraîner une désaffection de bien des militants.

Dernier coup dur: cette semaine, une nouvelle étude (voir ce texte) nous apprend que d'ici 2030, si la tendance actuelle se maintient, l'augmentation des gaz à effet de serre sera de... 52%!

Pascal Lapointe

 

En manchette la semaine dernière:
Le chapitre 2 du Grand Livre de la vie

A lire également cette semaine:
La sauterelle d'astéroïde

Les deux lunes de Pluton

Une ville de rêve

Gaz à effet de serre: une hausse de 52%!

La science sur votre iPod

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