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semaine du 1er août 2005



L'anti-Kyoto: pour qui et pourquoi?

Or donc, les Etats-Unis et cinq autres nations ont signé un accord sur les gaz à effet de serre qui, prétendent-ils, est supérieur au Protocole de Kyoto. Les écologistes prétendent plutôt qu'il s'agit d'une façon de tuer Kyoto. Qui que ce soit qui ait raison, une chose est sûre: la réduction des gaz à effet de serre n'est pas pour demain.

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Qui sont les signataires de l'anti-Kyoto?

Les États-Unis et l'Australie –les deux seuls pays riches à avoir toujours refusé de signer Kyoto– de même que le Japon, la Chine, l'Inde et la Corée du Sud –ces trois derniers pays, à l'instar de l'ensemble des pays en voie en de développement, ne faisaient pas partie des signataires de Kyoto. On l'appelle le Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat.


Pourquoi la Chine et l'Inde n'étaient-ils pas avec Kyoto?

Le rêve, il y a une quinzaine d'années, était de mettre de la pression sur les pays riches, puisque ce sont eux qui, disait-on, ont les moyens de se payer des mesures anti-pollution. Sauf qu'avec le temps, on s'est rendu compte combien il était difficile de convaincre même les pays riches: le Protocole de Kyoto a été signé en 1997, mais ce n'est qu'en 2004 qu'on a atteint le nombre nécessaire de pays pour qu'il entre en vigueur. Et entretemps, les pays en voie de développement ont refusé de s'y joindre.


Qu'est-ce qui différencie les deux traités?

Deux choses.

1) En vertu du Protocole de Kyoto, les pays signataires doivent avoir réduit, d'ici 2012, leurs émissions de gaz à effet de serre à un niveau de 5,2% inférieur à celui de 1990. Le traité de la semaine dernière, lui, ne fixe aucun objectif et ne comporte aucune obligation.

2) Le traité de la semaine dernière propose des investissements (sur une base volontaire) pour la création de technologies moins polluantes (par exemple, des centrales au charbon plus efficaces).


Le nouveau traité avait-il été prévu?

Non. Le Partenariat Asie-Pacifique a surgi de nulle part, à la surprise générale, la semaine dernière.


S'il ne contient aucune obligation, à quoi sert-il?

A trois choses:

1) à affaiblir Kyoto, dont les objectifs entrent en contradiction avec la volonté de croissance économique de ces pays (quatre des six signataires sont les plus gros consommateurs de charbon au monde, énergie polluante par excellence).

2) à calmer l'opposition pro-écologique, en particulier en Australie et aux Etats-Unis, à qui leurs gouvernements peuvent désormais dire: cessez de critiquer, vous voyez bien que nous faisons quelque chose.

3) à renvoyer aux calendes grecques la nécessité de discuter d'un après-Kyoto.


Pourquoi un après-Kyoto?

Parce que l'Accord de Kyoto arrive à échéance en 2012. C'est donc maintenant qu'il faut commencer à parler des objectifs qu'il faudra se donner après 2012. Le Sommet des Nations Unies sur l'environnement, qui a lieu à Montréal en novembre, devait entre autres choses ouvrir cette discussion.

Les signataires de Kyoto peuvent-ils tout de même continuer à aller de l'avant?

Oui. Mais comme, à l'heure actuelle, peu de ces pays signataires ne semblent capables d'atteindre leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, le Protocole Asie-Pacifique risque de leur donner envie de ne pas trop insister.


Où en est-on en matière de réduction de gaz à effet de serre?

À l'échelle mondiale, nulle part. Dans certains pays signataires de Kyoto, les émissions ont à ce point augmenté (plus de 10%, voire 15%) depuis 1990 qu'une réduction de 5% par rapport au niveau de 1990 est irréaliste: dans le cas du Canada par exemple, cela signifierait faire disparaître toutes les automobiles et tous les camions.

 

A lire aussi:

Entrée en vigueur du Protocole de Kyoto (février 2004): et s'il était déjà trop tard?

L'après Kyoto? Faudrait régler Kyoto d'abord (décembre2004)

Kyoto : trop peu trop tard (septembre 2004)

Les verts sont dans un trou noir (2002)

Sommet de la Terre: le sommet du bla-bla (2002)

 

Quant à la Chine et l'Inde... le nombre de voitures y triple tous les cinq ans! On comprend mieux leur intérêt pour des mesures purement volontaires...


Quel impact cela aura-t-il sur le climat?

Personne ne peut le dire avec certitude, mais les nombreuses prévisions publiées depuis 1990 s'entendent sur une augmentation des températures plus rapide au cours du prochain siècle. Les prévisions les plus prudentes parlent d'une hausse de 1 degré Celsius, les prévisions pessimistes oscillent entre 6 et... 11 degrés!

Plus inquiétant encore est le fait qu'à partir d'un certain seuil –des chercheurs de l'Université Oxford parlaient l'an dernier de 2 degrés, mais on ne s'entend pas là-dessus non plus– on aura dépassé un point de non-retour: on aura dépassé les 400 parties de carbone atmosphérique par million, seuil à partir duquel le fond des océans, les tourbières et les marais commenceront à relâcher leur propre carbone dans l'atmosphère. Bref, à partir de ce seuil, le réchauffement commencera à s'accélérer.


Quelle est la prochaine étape?

A Montréal en novembre, aura lieu le Sommet des Nations Unies sur l'environnement. C'est le 11e de ces sommets annuels dont le but est de faire le point sur la recherche scientifique, les intentions des pays et l'état d'avancement de Kyoto. Ces sommets, depuis quatre ans (voir Si cette planète vous tient à cœur), se terminent systématiquement par des constats pessimistes...

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En manchette la semaine dernière:
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