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Des Amérindiens, des trains et des soldats. Au-delà des clichés, c’est avec une grande curiosité que l’on déroule le fil du temps des documentaires de chez nous. L’exposition virtuelle De Nanouk à l’Oumigmag —Le cinéma documentaire au Canada propose 54 moments-clés entre 1890 et l’an 2000 dans l’histoire du documentaire canadien.

Cette exposition virtuelle sort des boules à mites de nombreux extraits de films, photos et témoignages. L’intérêt réside à y dénicher un lien scientifique qu’il soit dans le choix du sujet —ethnologie en tête—, dans le support cinématographique —qui se souvient encore du 70mm ou de la caméra Bolex Paillard— ou même dans la rencontre avec des documentaristes d’exception, de Michel Brault, parti trop tôt - à Alanis Obomsawin.

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Présence autochtone

La première œuvre donne le ton. La captation de la Danse indienne (1898) serait le fruit d’un des «envoyés spéciaux» des Frères Lumière, Gabriel Veyre. Cet étudiant en pharmacie, devenu opérateur des célèbres pionniers, capte au Québec, à Lachine, des Mohawks de Kahnawake. Deux ans à peine après les débuts de l’exploitation du Cinématographe, Gabriel Veyre tourne quelques films dont ce petit court-métrage d’une durée d’à peine une minute, identifié en 1994.

Et encore, Potlatch: A Strict Law Bids Us Dance (1970). Le film lève le voile sur la cérémonie traditionnelle de potlatch qui permettait d’échanger les excédents de récolte par les Kwakiutl (Kwakwaka'wakw) mais aussi sur son interdiction en 1922 par le gouvernement canadien. Le cinéaste et muséologue Dennis Wheeler retrace, avec force témoignages et reconstitutions, la confrontation de deux cultures —comme le témoignent les innombrables procès— mais aussi de la destruction d’un système social qui reposait sur l’échange et la générosité.

Plutôt que de pénétrer par la ligne de temps, il est aussi possible d’explorer l’exposition par catégories (culturel, ethnographique, expérimentation, naturaliste, propagande, etc.), par sujets et personnages (histoire de pêche, d’agriculture et de foresterie, le règne animal, etc.), festivals et prix et bien d’autres portes d’entrée.

D’autres découvertes cinématographiques nous restent à faire, comme l’intrigant Picture of Light de Peter Mettler sur les aurores boréales ou encore De la tourbe et du restant de l’anthropologue de formation Fernand Bélanger qui se penche sur l’exploitation des tourbières dans le Bas du Fleuve.

Entre lumière et noirceur se dressent les jalons de notre cinématographie documentaire.

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