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Les inquiétudes autour des effets de la 5G sur notre santé ont été éclipsées par la COVID, mais elles circulent toujours. Une équipe de chercheurs allemands a eu l’idée d’analyser jusqu’à quel niveau les ondes électromagnétiques peuvent vraiment pénétrer les cellules de notre peau et endommager nos gènes.

C’est en effet là que se trouve le coeur des inquiétudes, et celles-ci n’avaient pas attendu la 5G : depuis les débuts de la téléphonie cellulaire —et même avant, si on pense aux inquiétudes autour des lignes à haute tension— circulent des craintes à l’effet que le contact rapproché entre ces appareils et notre corps créerait des cancers. Or, un cancer signifierait que quelque chose dans ces ondes aurait endommagé certaines des cellules de notre corps —puisqu’un cancer est un ensemble de cellules qui se mettent à se multiplier de façon excessive. Les cellules de la peau devraient logiquement être les premières à être endommagées, mais les croyances qui circulent évoquent toutes sortes de cancer, ce qui supposerait que les ondes puisse pénétrer beaucoup plus en profondeur dans notre corps. 

C’est donc cette idée qu’a voulu tester une équipe de l’Université Constructor. Elle a comparé les impacts sur des cellules humaines de la peau, d’une part avec des ondes de l’ordre de celles émises par les tours 5G, et d’autre part avec des ondes d’une intensité beaucoup plus élevée que ce à quoi sont quotidiennement soumis les humains. 

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Résultat: aucun impact mesurable, même avec les ondes d’une intensité 10 fois supérieure à celles de la 5G.

En fait, tout n’est pas une question d’intensité : des ondes électromagnétiques allant jusqu’à 3 gigahertz (GHz) peuvent pénétrer la peau à une profondeur de 10 millimètres, tandis que celles de plus de 10 GHz ne peuvent atteindre qu’un millimètre. 

Ces connaissances ne sont pas inédites: la mesure de pénétration en millimètres a été faite pour la première fois en 1999. Plus largement, l’idée d’hypothétiques effets nocifs de ces ondes, appelées « non ionisantes », a été maintes fois étudié. Dès 2016, dans un document de l’Organisation mondiale de la santé, on pouvait lire : « Au cours des 30 dernières années, environ 25 000 articles scientifiques ont été publiés sur les effets biologiques et les applications médicales des rayonnements non ionisants… Les données actuelles ne confirment en aucun cas l'existence d'effets sanitaires. » 

Ce que les chercheurs allemands apportent à présent de neuf, c’est de pouvoir profiter des progrès récents de la génétique, pour tenter d’observer un hypothétique effet à la grandeur de notre génome. Autrement dit, serait-il possible qu’une partie de notre ADN soit affectée? La réponse est négative, écrivent-ils dans la conclusion de leur recherche, parue le 13 mai dans la revue PNAS Nexus: ces résultats « sont en phase avec les faits biophysiques. Aux fréquences testées ici, les énergies quantiques sont beaucoup trop basses pour avoir un effet photochimique ou ionisant ». 

Les chercheurs écrivent espérer que « ces résultats contribueront à contrer les incertitudes avec des faits bien fondés ». Mais il est possible que, sur ce plan, ils soient trop optimistes...

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