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Je passe toujours l’essentiel de mon temps professionnel à la relecture et réécriture des chapitres de mon bouquin. Je vous reviens donc aujourd’hui avec mon petit « journal de bord » de ce  travail sur ce livre commencé en janvier dernier dans la foulée du 20e anniversaire du Cerveau à tous les niveaux et qui permet de vous donner une idée de l’avancement du projet. Après mon « journal de bord » sur les chapitres un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit, voici donc celui sur le neuvième chapitre qui porte sur le langage.

Le langage qui va permettre l’émergence d’un monde symbolique commun dans les sociétés humaines et propulser la pensée vers toujours plus d’abstraction grâce à l’analogie. Mais avant d’en arriver ainsi au « cœur de la pensée », comme le disent Douglas Hofstadter et Emmanuel Sander, je tente toujours en début de chapitre de relier ce dont on va parler à notre cerveau-corps-environnement issu d’un long processus évolutif. Cela pour éviter, comme je l’écrivais il y a deux semaines dans ce blogue, de donner l’impression qu’une fonction, par exemple ici le langage, peut-être considérée isolément, en oubliant ou en minimisant ses liens avec nos autres processus cognitifs, les contraintes que lui impose notre corps, et le bricolage évolutif dont elle est issue.

Alors que c’est tellement plus intéressant, je trouve, de voir comment a pu émerger une fonction complexe comme le langage humain, ce qu’elle partage avec les autres modes de communication animale et ce qui la rend unique. Mais pour ça, il faut repartir de la base, du fait qu’on est en vie, comme une souris ou une bactérie. Et surtout, qu’on doit le rester. Cette évidence qui parcourt tout l’ouvrage et ouvre plusieurs de ses chapitres, j’ai parfois peur de trop la répéter. Mais suffit alors que je pense à tous ces bouquins sur le cerveau qui mentionnent à peine à partir de quoi tout le reste va découler, que je me dis que mes nombreux rappels vont compenser un peu pour ça !

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Et ça, c’est quoi déjà ? C’est le fait que ce qui caractérise une cellule vivante, c’est qu’elle passe son temps à reconstruire le réseau de molécules qui la définit. On appelle ça l’autopoïèse et j’en parle abondamment au chapitre 2.

Oups… Ici est survenu quelque chose qui va changer le cours de ce billet ! C’est qu’en cherchant à confirmer si, dans ce journal de bord, j’avais bien parlé d’autopoïèse dans le billet correspondant au  chapitre 2, je me rends compte que j’avais écrit en juin 2021 un long billet sur exactement ce dont je voulais vous parler aujourd’hui, soit les trois niveau ce couplage nécessaires à la compréhension des origines du langage humain ! 

En juin 2021, donc il y a un peu plus d’un an,  je devais effectivement être en pleine rédaction de ce chapitre et j’ai donc dû, ayant tout ça frais dans la tête, en profiter pour en écrire un billet là-dessus. Je me conterai donc cette semaine de vous le recommander. En toute humilité, je crois qu’il est très bon, je viens de le relire… ;-P

Cette petite anecdote me donne le goût, étant donné que ce journal a aussi pour but de vous révéler des aspects particuliers de ce livre, de vous en dévoiler un tout de suite ! Allez, pour vous donner quand même un peu de nouvelle substance aujourd’hui, je vous dis deux mots du rapport que nous envisageons entre ce blogue et le livre. Car comme on vient de le constater, avec plus de 500 billets hebdomadaires écrits depuis plus d’une décennie, ce blogue est devenu une riche source d’études vulgarisées en neurosciences cognitives. Au point où, comme on vient de le voir, j’en oublie moi-même certains billets !

Or il m’est vite apparu, dès la rédaction des premiers chapitres, que je pensais souvent à des billets de blogue que j’avais déjà publiés sur tel ou tel aspect du chapitre en rédaction. D’où l’idée de trouver un moyen de référer à ce billet de blogue qui devient alors une référence supplémentaire d’une étude relativement récente, et en plus déjà « prémâchée », qui appuie mon propos.

Je n’entrerai pas tout de suite dans les technicalités du « comment on va faire ça », mais l’idée générale est bien de faire du blogue du Cerveau à tous les niveaux une source d’enrichissement importante pour le livre. De la même façon, vous vous en doutez peut-être maintenant, le site web du Cerveau à tous les niveaux ne sera pas… comment dire… étranger au livre ?  J’arrête ici pour aujourd’hui dans cette voie qui n‘était pas prévue, de peur de me laisser emporter et de vous « spoiler » trop vite d’autres caractéristiques du livre ! 

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