Un autre cousin! Qui se serait douté que l’anémone de mer partageait des portions complètes de son code génétique avec nous?

Au terme du décodage du génome de cette bestiole de quelques centimètres de long, il s’en dégage un portrait encore plus complexe que l'espéraient les généticiens : parce qu’il s’agit d’un génome qui tire ses origines très loin dans le passé, et parce que, c'est l'une des découvertes, il contenait déjà l’essentiel des gènes qui seraient nécessaires aux bestioles qui s’apprêtaient à suivre, dans les dizaines de millions d’années suivantes.

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Jusqu’ici, les chercheurs avaient décodé les génomes d’insectes, de plantes et de mammifères avancés, comme le chien et l’humain. Mais à présent, avec l’anémone, on se retrouve du côté des invertébrés, c’est-à-dire une branche de l’évolution qui s’est séparée de la nôtre il y a peut-être 750 millions d’années.

Or, sur les 18 000 gènes encodant des protéines qui ont été identifiés chez l’anémone, l’équipe internationale, qui y travaille depuis 2004, en a identifié 7766 qui sont également présents chez les bilatériens, la branche de l’évolution qui conduit jusqu’à nous, dont les trois quarts sont présents chez tous les groupes de bilatériens, nous y compris.

Autrement dit, environ 6500 gènes sont restés tels quels depuis au moins 750 millions d’années. C’est beaucoup.

Une autre surprise du génome de l’anémone, rapportent dans Science Nicholas Putnam, Daniel Rokhsar et leurs collègues de l’Institut du génome du ministère de l’Énergie, c’est la découverte de fragments de l’ADN où les gènes n’ont même pas changé de place entre l’anémone et nous. C’est la trace cachée —le « chaînon manquant », en quelque sorte— d’un ancêtre encore plus ancien, commun à l’anémone et à nous

Enfin, un des auteurs s’est aussi mis sur la piste de 283 gènes qui, chez nous, sont liés à plusieurs maladies. La présence de 226 d’entre eux chez l’anémone fera l’objet d’un autre article, à paraître dans la revue Genome.

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