Si toutes les espèces animales évacuent leurs déchets, deux chercheurs viennent de démontrer que ces cigales périodiques le font avec plus de force que ce que suggérait leur petite taille. Dans un article publié le 11 mars, ces deux chercheurs de l’Institut de technologie de Georgie écrivent que ces petites bestioles émettent un « jet à très haute intensité ». 

Il faut savoir qu’alors que chez un Homo sapiens ou un éléphant, l’urine sort sous la forme d’un jet, chez les insectes, et chez bien des petites créatures, elle prend plutôt la forme de gouttelettes. Les cigales ont donc quelque chose qui les distingue —en plus de leurs sons stridents. 

Ces cigales périodiques (Magicicada septendecim) ne doivent pas être confondues avec les cigales annuelles. Les « périodiques » sont composées, aux États-Unis, de 15 groupes, ou couvées, qui n’émergent du sol qu’à des périodes de 13 ou de 17 ans.

Les deux chercheurs font appel à la mécanique des fluides: ils sont, après tout, experts en « génie biomoléculaire et chimique », et non en entomologie. Avec une vélocité de 3 mètres par seconde, il s’agirait  selon eux du jet d’urine le plus fort, proportionnellement au poids de l’animal. Du moins, chez les animaux chez qui on a pris la peine de mesurer ce jet. 

Ce n’est pas juste pour satisfaire la curiosité des entomologistes qu’on mesure ça. Il y a, après tout, des impacts environnementaux lorsque des milliers de milliards de cigales sortent de terre en l’espace de quelques semaines —le temps de trouver un partenaire, puis de mourir. Et il pourrait même y avoir de quoi intéresser les ingénieurs, assure dans le New York Times un des deux auteurs, le bioingénieur Saad Bhamla. « Comprendre comment le corps des animaux a évolué pour résoudre leurs problèmes de déchets pourrait offrir de nouvelles idées » pour le design de quoi que ce soit qui, en plomberie par exemple, sert à faire passer un liquide.