Près de 200 experts ont lancé le 19 avril un appel à réfléchir à l’impact de nos gestes sur le bien-être des animaux. Une réflexion rendue nécessaire, selon eux, en raison des avancées de la science dans le domaine de la conscience animale.
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Même si la définition du terme « conscience » fait toujours débat, on s’entend depuis longtemps pour dire que les mammifères et les oiseaux ont des comportements qu’on peut associer à une conscience, écrivent les signataires de cette Déclaration de New York. Par exemple, on peut entraîner les corbeaux à décrire les différents signaux lumineux qu’on leur présente grâce à des mouvements de tête.
Cependant, depuis une dizaine d’années, des expériences laissent supposer qu’on pourrait ajouter à la liste tous les vertébrés (reptiles, amphibiens, poissons) et plusieurs invertébrés (céphalopodes, crustacés et poissons). Les auteurs de la déclaration donnent d’ailleurs plusieurs exemples de comportements.
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Entre autres, le poisson-nettoyeur peut se reconnaître dans un miroir alors que la couleuvre rayée peut distinguer sa propre odeur de celle d’une autre couleuvre. Les abeilles semblent être capables de s’amuser avec des billes de bois. Les crabes peuvent peser le pour et le contre entre deux options, avant de prendre une décision. Enfin, les mouches à fruit dorment mieux en présence d’autres mouches et auraient même des phases de sommeil semblables au REM des humains.
Conscience ou perception?
Les signataires rappellent que le terme « conscience » peut avoir plusieurs significations. Dans le contexte de la déclaration, ils la décrivent comme la capacité à percevoir de façon subjective son environnement, c’est-à-dire ressentir des émotions, de la douleur ou du bien-être. De même que le fait de percevoir les goûts, les odeurs et les sons. Ces expériences sont plus complexes que la simple détection d’un stimuli. Les scientifiques qui ont décrit ces comportements ne vont toutefois pas jusqu’à présumer qu'ils nécessitent l’utilisation de la raison ou du langage.
Certains experts sont sceptiques. En entrevue pour la revue Nature, le neuroscientifique Hakwan Lau rappelle qu’il existe une réelle distinction entre les perceptions conscientes et inconscientes, mais qu’il n’est pas toujours facile de les distinguer clairement.
Les signataires de la déclaration reconnaissent qu’il n’y a pas encore de certitudes pour plusieurs des animaux qu’ils ciblent. Cependant, allèguent-ils, la possibilité qu’un animal soit doté d’une forme de conscience, devrait obliger à considérer plus sérieusement son bien-être.