Membres de l’équipe de secouristes bénévoles de Momo Band Aid, l’intervention qui s’en suivit n’avait rien à voir avec les cas mineurs auxquels ils sont habitués.
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Cette journée-là, les trois jeunes étudiants allaient ramener à la vie le professeur Michel Rompré, victime d’un arrêt cardiaque.
La chaîne de survie
À la sortie de son cours de philosophie, Alexandra Tardif-Morency décide de passer par le local des secouristes, le B-1486.
«À mon arrivée, l’agent de sécurité m’indique que quelqu’un ne se sent pas bien. Nous partons avec la trousse [de premiers soins] et un fauteuil roulant. Arrivée sur place, je constate que c’est plus qu’un simple malaise. Il s’agit d’un problème cardiaque», raconte l’étudiante en sciences de la nature lors d’une cérémonie rendant hommage aux trois héros du Collège Montmorency, le 25 novembre 2013.
La victime, professeur au département des langues modernes, se préparait à aller faire du sport sur l’heure du lunch. «Quand mon ami et collègue Julien Witty est sorti de la piscine, il a tout de suite compris que quelque chose n’allait pas quand il m’a vu dans le vestiaire des hommes», explique Alexandra.
Pendant que l’ambulance est en route vers le Collège, Nicolas Poirier, étudiant en sciences humaines, passe lui aussi par le local des secouristes et est informé de la situation. Il se rend alors sur le lieu d’intervention, muni d’un défibrillateur externe automatisé (DEA).
À son arrivée, Michel Rompré était toujours conscient. «Lorsqu’il s’est couché, j’ai vu ses yeux révulser. J’ai demandé à Julien de prendre [ses signes vitaux]. Il n’avait plus de pouls et il ne respirait plus», relate Nicolas.
Sans se poser de question, les trois secouristes bénévoles s’exécutent : compressions thoraciques, installation du masque de poche et du DEA. L’appareil recommande le choc. Les étudiants s’écartent de la victime. On donne la décharge électrique. Les compressions continuent, mais pas très longtemps. M. Rompré se réveille et dit «Je suis revenu de loin, hein?»
Une chance inespérée
Peu de temps après avoir ramené Michel Rompré à la vie, les ambulanciers sont arrivés au Collège et on prit le relais. Les trois jeunes avaient peine à croire ce qui venait de se passer. « Dans nos cours, on nous apprend que les chances de réanimer quelqu’un sont assez minces. Personnellement, je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne », avoue Alexandra.
Chaque année, environ 40 000 personnes au pays sont victimes d’un arrêt cardiaque. Dans 85 % des cas, cet incident survient soit dans un lieu public ou à la maison. Pour chaque minute qui passe, les chances de survie d’une personne qui n’est pas secourue diminuent de 7 à 10 %. Les chances qu’une personne s’en tire sont donc de moins de 5 % si elle se trouve à l’extérieur de l’hôpital. Cependant, le taux de survie augmente à 75 % en administrant la RCR et en utilisant un DEA.
L’importance de la prévention
Nul besoin de dire que Michel Rompré a remercié chaleureusement les trois étudiants qui lui ont sauvé la vie lors de la cérémonie du 25 novembre, tout en insistant sur l’importance et l’impact de la prévention.
«Avoir un mode de vie sain, être formés en secourisme et avoir l’équipement nécessaire, comme le DEA, dans les lieux publics ont beaucoup d’importance pour avoir un impact positif en terme de coûts humains et sociaux», a-t-il souligné.
Afin de sensibiliser les gens à la cause, Julien Witty a même décidé de s’impliquer davantage : «J’ai parlé avec les représentants de la Fondation des maladies du cœur. L’été prochain, je vais traverser le Canada à vélo afin de ramasser des fonds pour l’organisme», a indiqué celui qui rêve de devenir médecin.
Par Marie-Eve Cloutier – Agence Science-Presse





