
Si vous êtes un animal qui appartient à une espèce menacée, il vaut mieux pour votre survie que les scientifiques parlent de vous dans de petites revues scientifiques que dans des revues prestigieuses. C’est la curieuse conclusion à laquelle arrive une compilation des citations des études consacrées à ces espèces.
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Les auteurs ont pris comme base de départ les 260 espèces, animales ou végétales, qui ont été ajoutées à la loi américaine sur les espèces menacées (Endangered Species Act) entre 2012 et 2016, soit pendant le deuxième mandat du président Obama. La loi peut, en théorie, être utilisée pour bloquer des coupes forestières, des routes ou des constructions qui peuvent mettre en danger un écosystème vulnérable.
Sur près de 5000 citations dans 785 journaux scientifiques, seulement 7% provenaient de recherches qui avaient été publiées dans des revues dotées d’un facteur d’impact élevé (le facteur d’impact est une mesure qui, bien qu’imparfaite, sert à mesurer « l’impact » ou la portée d’une revue). La grande majorité des citations provenaient de recherches parues dans des revues à faible facteur d’impact, ou même sans facteur d’impact.
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Cela s’explique facilement, notent les chercheurs de l’Université Duke (Caroline du Nord) dont l’étude est parue dans la revue Conservation Biology. Une recherche sur une espèce menacée aura un réel impact sur le terrain si elle est publiée là où se trouve son public d'experts: soit des revues qui se spécialisent dans les recherches régionales comme The Southwestern Naturalist ou bien dans les recherches consacrées à une catégorie du vivant comme Coral Reefs ou le Journal of the Lepidopterists Society.
Les experts d’un écosystème qui ont un pouvoir d’influence lisent ces revues et peuvent ensuite faire des recommandations en conséquence aux autorités chargées d’appliquer la loi.