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Il y avait deux raisons pour que la NASA rende publiques une nouvelle série de photos d’une comète qui est passée dans notre voisinage ces derniers mois: d’une part, parce que cette comète est devenue une célébrité…  et d’autre part, pour prouver que ce n’était pas un engin extraterrestre.

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La comète 3I/ATLAS est en effet devenue une « vedette » parmi les objets célestes depuis sa découverte le 1er juillet dernier : pour la troisième fois de l’histoire, la trajectoire d’un tel objet révélait qu’il était originaire de l’extérieur de notre système solaire —d’où le chiffre 3 suivi de la lettre I pour « Interstellaire ». Elle avait été découverte par le système de suivi des astéroïdes ATLAS, de l’agence spatiale américaine.  

Qu’une comète ait échappé à l’attraction de son étoile pour venir visiter la nôtre n’était pas, en soi, étonnant. Plusieurs autres comètes ont dû nous visiter au fil des siècles sans qu’on s’aperçoive de leur statut particulier. Mais celle-ci a attiré l’attention des amateurs de science-fiction: en juillet, certains ont spéculé sur des « anomalies », qui étaient en fait des incertitudes propres à tout nouvel objet céleste qui n’a été observé que depuis peu de temps. En octobre et novembre, d’autres ont vu dans le retard de la NASA à dévoiler de nouvelles images quelque chose de suspect. 

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La comète était alors de l’autre côté du Soleil par rapport à la Terre, mais néanmoins dans le champ de vision de plusieurs engins spatiaux, dont un en orbite solaire (Solar Terrestrial Relations Observatory) et deux en orbite martienne (Mars Reconnaissance Orbiter et Mars Atmosphere and Volatile Evolution). Des images qui se sont mises à circuler en novembre ont montré la queue de la comète: puisqu’elle était cet automne au plus près du Soleil, celui-ci faisait fondre une partie de sa surface glacée. Ou plutôt, ses trois queues, puisque ce qui apparaissait s’apparentait à deux ou trois jets, allant dans des directions différentes. Il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux bourdonnent de théories sur un vaisseau spatial en train d’utiliser ses rétro-fusées pour ralentir.

Or, les images dévoilées par la NASA le 19 novembre sont beaucoup plus prosaïques. Elles montrent un objet photographié sous 20 angles différents —20 instruments, dans l’espace ou sur Terre— qui « fait ce que font les comètes », résume l’astronome David Jewitt, de l’Université de Californie. « Il a l’allure et le comportement d’une comète », a souligné l’administrateur associé de la NASA, Amit Kshatriya, lors de la conférence de presse accompagnant le dévoilement des images. Sauf que cette comète-ci « arrive de l’extérieur du système solaire, ce qui la rend fascinante, et scientifiquement très importante ».

Ainsi, à présent que la comète commence à s’éloigner de notre étoile, les astronomes espèrent pouvoir bénéficier de quelques semaines pour analyser la composition chimique de ses jets de gaz. Faut-il s’attendre aux mêmes ratios que dans les comètes de notre système solaire, ou y aurait-il une signature propre à une comète venue d’ailleurs? 

Quant au retard de la NASA, il s’explique, non par un mystérieux complot pour cacher la vérité, mais par la fermeture du gouvernement fédéral américain (ou shutdown) pendant près de deux mois, jusqu’au 12 novembre, résultat de l’impasse entre les deux partis politiques à Washington. 

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